Le 4 octobre dernier, l'ouragan Matthew a dévasté le sud-ouest d'Haïti en pleine saison des pluies, provoquant une flambée de choléra. Des chercheurs de l'EPFL collaborent avec Médecins sans frontières (MSF) pour prédire au mieux la propagation de l'épidémie.
Les scientifiques s'efforcent de prévoir en temps réel le nombre de nouveaux cas de choléra. Leurs efforts visent à aider les acteurs du terrain à prendre les bonnes décisions au bon moment, explique jeudi l'EPFL dans un communiqué.
La méthode mise en oeuvre est basée sur un modèle mathématique développé à l'EPFL depuis 2010. Ce modèle a été adapté pour produire des prévisions en temps réel. Il permet d'intégrer un grand nombre de données comme les derniers cas de maladie recensés, les mouvements de personnes et la prévision des pluies.
Divers scénarios
Deux chercheurs du Laboratoire d'écohydrologie (ECHO), Flavio Finger et Damiano Pasetto, traduisent leurs prédictions en scénarios de propagation de l'épidémie, optimistes et pessimistes. Ces données sont ensuite récoltées par Epicentre, le satellite de la recherche en épidémiologie de MSF.
Ces scénarios complètent les informations récoltées sur le terrain. Ils ont notamment permis de conforter la décision d'effectuer une campagne de vaccination dans le sud d'Haïti au mois de novembre.
Plus d'automatisation
Les chercheurs avaient déjà travaillé sur des vagues de choléra en Haïti et au Sénégal, mais après coup, dans une visée rétrospective. C'est la première fois qu'ils oeuvrent en temps réel pour contrer l'épidémie.
Ils ont dû apprendre à travailler différemment, notamment à davantage automatiser leurs outils pour gagner du temps, expliquent-ils dans le communiqué. Leur modèle pourrait être transposable dans d'autres régions frappées par le choléra. La maladie a fait près de 10'000 morts depuis 2010 en Haïti.
/ATS