Le Parlement ne forcera pas la main du Conseil fédéral en matière d'achats militaires, contrairement aux voeux du National. Le Conseil des Etats a enterré tacitement une motion qui exigeait d'agender de nouvelles acquisitions pour 2017.
Le texte avait été déposé après que le ministre de la défense Guy Parmelin a gelé le projet de défense sol-air, initialement prévu dans le programme d'armement 2017. Cette suspension provisoire libère un crédit d'environ 700 millions de francs.
Exigeant que le budget annuel de l'armée soit maintenu à 5 milliards de francs comme l'a réclamé le Parlement à plusieurs reprises, la majorité de droite du National demandait de trouver d'autres projets pour l'année prochaine. Le gouvernement aurait dû présenter un nouveau programme d'armement.
Cela n'a pas de sens de forcer la main du Département de la défense (DDPS), surtout dans un si bref délai, a relevé Isidor Baumann (PDC/UR). Vouloir à tout prix acheter plus vite risque de forcer le Conseil fédéral à proposer des projets qui ne sont pas encore prêts. Et il n'est pas sûr qu'armasuisse dispose du personnel nécessaire.
De plus, le Parlement a décidé en mars un cadre de 20 milliards pour quatre ans pour l'armée, et ce cadre prévoit déjà qu'il n'y aura pas de solde de crédit. La motion du National est donc parfaitement inutile, ont décidé les sénateurs.
Le Conseil fédéral reconnaît que les moyens mis à disposition de l'armée pour des investissements devraient servir majoritairement à des acquisitions d'armement. Mais il refuse de réduire sa marge de manoeuvre à la seule année 2017, a insisté le ministre de la défense Guy Parmelin.
Après le refus de l'avion de combat Gripen, le DDPS est déjà en train de revoir la planification des acquisitions militaires et va donner la priorité à d'autres projets.
Pour ce qui est du gel du projet de défense sol-air, des travaux sont en cours. La planification de l'armement est en train d'être adaptée de sorte que d'autres projets soient agendéspour la période de 2017 à 2020.
/ATS