Les efforts de vaccination contre le Covid-19 doivent encore être intensifiés afin de mettre un terme à la pandémie en Suisse. Le Conseil fédéral, avec les cantons, veut toucher le plus d'indécis possible au cours des prochaines semaines.
Le Conseil fédéral craint une reprise des infections avec l'arrivée de l'hiver. C'est pourquoi il a mis en consultation jusqu'au 6 octobre un plan pour une offensive sur la vaccination, indique-t-il vendredi. Une décision sera prise le 13 octobre.
Les indécis ont besoin de plus d'informations avant de prendre une décision. Le gouvernement et les cantons veulent proposer un accès facile à la vaccination afin d'augmenter le taux d'inoculés.
Son utilité est incontestée, a avancé le ministre de la santé Alain Berset devant les médias. En moyenne, une hospitalisation peut être évitée pour 100 vaccinations et l'occupation d'un lit en soins intensifs pour 250 vaccinations.
Semaine de vaccination
La campagne prévoit quatre points. Une semaine de vaccination mettra l'accent sur la nécessité de la vaccination pour l'ensemble de la population.
Les faits sur l'efficacité, la sécurité, les effets secondaires, les risques d'une infection ou sur les possibilités de vaccination seront présentés de manière compréhensible. Le choix des personnes qui refusent de se faire piquer sera respecté, précise le Conseil fédéral.
Les communes et les organisations sportives ou religieuses y participeront aussi. Une hotline est également prévue.
Pour toucher les citoyens, 170 bus de vaccination supplémentaires prendront la route durant plusieurs semaines et s'arrêteront sur la place du village, sur le terrain de foot, devant les écoles ou les discos. L'objectif est d'aller à la rencontre des gens. Ils n'auront plus besoin de se déplacer, a souligné M. Berset.
Pour cela, le Conseil fédéral prévoit également d'envoyer des conseillers directement auprès des personnes non vaccinées. Ces 1700 travailleurs seront joignables également par téléphone et sur les médias sociaux.
50 francs
La population est également invitée à contribuer à cet effort. Chacun peut convaincre un voisin, un ami ou un membre de la famille de l'utilité de l'injection. Et cette aide doit être récompensée: chaque nouvelle personne pourra indiquer celui ou celle qui l'a aidée à prendre sa décision.
Ce travail de persuasion sera récompensé par un bon de 50 francs. Cette démarche est inédite et particulière, a reconnu le ministre, mais tout comme la pandémie. Le bon n'est pas dépendant du statut de la personne qui fait le travail de persuasion. Celle-ci pourrait ne pas être vaccinée, selon M. Berset. Les cantons décideront des commerces dans lesquels ces bons pourront être dépensés.
L'investissement maximal de cette offensive se montera à 150 millions de francs. De l'avis du gouvernement, il s'agit d'une somme durable comparée aux 50 millions de francs dépensés chaque semaine pour les tests.
Par ailleurs, un taux élevé de vaccinés permettra de lever au moins partiellement les mesures de restrictions actuelles. Cela sera bénéfique pour la gastronomie, l'hôtellerie ou les centres de fitness. Mais pour y parvenir, 'il faut encore faire un effort', a avancé le conseiller fédéral. Deux millions de personnes ne sont pas immunisées, 'il faudrait qu'au moins la moitié le soit pour avoir une situation plus stable'.
Clé de sortie
L'extension de l'obligation de présenter un certificat Covid-19 pour accéder aux lieux fermés a momentanément accéléré la vaccination. Mais l'élan s'est tari au cours des derniers jours. La Suisse a l'un des taux de vaccination les plus bas d'Europe, souligne le Conseil fédéral.
A ses yeux, la vaccination est la clé pour sortir de la crise. Elle protège efficacement. Seul un taux de vaccination élevé pourra protéger la population. Selon les données actuelles, 90 à 95% des plus de 65 ans et environ 80% des 18 à 65 ans doivent être vaccinés pour pouvoir lever les mesures. Actuellement, 88,5% des plus de 65 ans ont reçu au moins une dose et 71% parmi les moins de 65 ans, a précisé M. Berset.
'On n'y sera pas avant Noël', a estimé Virginie Masserey cheffe de la section contrôle des infections de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Selon son calcul, si 140'000 personnes se font vacciner chaque semaine, il faudrait 6 à 8 semaines pour arriver à ces chiffres, plus quatre semaines jusqu'à la deuxième dose.
/ATS