La commission de justice (COJU) du Grand Conseil valaisan ne veut pas se prononcer sur un réexamen de la répartition des sièges suite aux irrégularités des élections de mars. Elle préfère attendre le terme de l'enquête pénale.
La COJU veut préaviser rapidement la demande de recomptage des voix pour l'arrondissement de Brigue (VS) déposée par le parti chrétien-social haut-valaisan en juin. Mais l'enjeu de la demande nécessite de disposer de tous les éléments pour prendre une décision, communique lundi la COJU. Elle attendra les résultats définitifs de l'enquête pénale pour se prononcer.
Trois communes haut-valaisannes, Brigue, Viège et Naters, avaient déposé une plainte à l'issue du second tour des élections cantonales en mars après avoir constaté des irrégularités. Le scénario était partout identique. Des citoyens se sont plaints de ne pas avoir reçu le matériel de vote alors que les registres indiquaient qu'ils avaient déjà voté.
Fraudeur présumé arrêté
Le fraudeur présumé, un Suisse de 30 ans alors membre de l'UDC, a été arrêté en juin. L'UDC avait fait recours contre le scrutin qui avait abouti à la non-réélection de son candidat Oskar Freysinger. Le Grand Conseil a rejeté le recours, estimant que la centaine d'irrégularité constatées ne pouvaient remettre en cause l'éviction d'Oskar Freysinger à qui il manquait plus de 2000 voix pour être élu. L'UDC n'a pas maintenu son recours auprès du Tribunal fédéral.
Le parti chrétien-social haut-valaisan est revenu à la charge, mais pour l'élection au Grand Conseil. Dans l'arrondissement de Brigue, il a perdu un siège au profit de l'UDC pour quelques voix. Le parti veut aussi attendre la fin de l'enquête pénale, mais demande des corrections si la fraude a influencé le résultat de l'élection au Grand Conseil.
Les villes concernées n'ont déposé plainte qu'à l'issue du second tour de l'élection du Conseil d'Etat. Le Grand Conseil, élu au système proportionnel, était déjà désigné deux semaines plus tôt. Les villes estiment qu'elles n'ont pas pu déceler les irrégularités au premier tour. Le parti chrétien-social s'estime floué. L'enquête devra déterminer si les irrégularités ont aussi porté sur l'élection du Grand Conseil.
/ATS