Pour garantir une intégration optimale des étrangers, il est fondamental de pouvoir compter sur la participation des communes, a déclaré vendredi Norman Gobbi à Biasca (TI). Le conseiller d'Etat tessinois s'exprimait à l'occasion d'une journée spéciale au Tessin.
Cette journée cantonale de l'intégration s'est concentrée cette année sur la migration et l'intégration. Au programme figuraient les conclusions des dernières études présentant un état des lieux de la situation dans le canton.
Or, pour l'instant, les communes sont encore trop peu impliquées. 'Les communes représentent pour la population étrangère le point de contact le plus proche avec les institutions: elles revêtent par conséquent un rôle central dans le processus d'intégration', a affirmé M. Gobbi dans la version écrite de son discours.
Selon le conseiller d'État, les communes doivent donc assumer un rôle actif dans la première information aux étrangers et dans leur intégration sociale, notamment pour les requérants d'asile. 'L'intégration est essentielle dans la lutte contre la radicalisation', a-t-il souligné.
Accueil officiel
Dans ce sens, le nouveau programme d’intégration cantonal tessinois (PIC) 2018-2021 a pour objectif d'améliorer la participation des communes à la politique d'intégration. 'Nous allons rencontrer toutes les communes tessinoises avant 2020. Leur rôle est très important, car l'intégration a lieu là où les gens vivent', selon Attilio Cometta, délégué pour l'intégration des étrangers au sein du département cantonal des institutions.
Par exemple, 'elles pourraient accueillir officiellement tous les nouveaux arrivés sur leur territoire, exactement comme elles invitent chaque an les jeunes qui ont 18 ans. Il s'agit d'une mesure simple et peu onéreuse, mais d'une grande importance en matière d'accueil', propose-t-il.
Préapprentissage d'intégration
En revanche, le canton s'en sort bien notamment en ce qui concerne l'intégration des étrangers dans les structures ordinaires. 'La formation professionnelle et l'école sont particulièrement inclusives au Tessin, bien plus qu'en Suisse alémanique', selon Tindaro Ferraro, collaborateur au secrétariat d'Etat aux migrations (SEM).
Selon lui, la Confédération n'a pas à encourager les autorités tessinoises, car les structures ordinaires se chargent déjà de l'intégration avec des investissements significatifs.
Le Tessin s'efforce depuis 25 ans d'enseigner précocement l'italien aux réfugiés et aux personnes admises provisoirement pour faciliter leur intégration professionnelle et sociale. Cette mesure a été introduite par la suite dans d'autres cantons et servira d'exemple pour le projet pilote lancé en 2018 par la Confédération.
Buts stratégiques communs
Depuis 2014, la Confédération et les cantons appliquent des mesures d'encouragement dans le cadre de programmes cantonaux qui durent quatre ans. Pour la période 2018-2021, la Confédération compte verser annuellement 32,4 millions de francs aux cantons, à condition qu'ils participent dans les mêmes proportions à la mise en œuvre des mesures d'encouragement.
Ces programmes visent des buts stratégiques communs dans différents domaines. L'un d'entre eux consiste à informer les migrants dès leur arrivée en Suisse sur le mode de vie local et les offres d'intégration, et à les inciter à acquérir des connaissances d'une langue nationale.
/ATS