Marco Chiesa succède à Albert Rösti à la présidence de l'UDC. Les 350 délégués du parti l'ont largement élu samedi à Brugg (AG). Agé de 45 ans, le conseiller aux Etats tessinois est le premier latin à présider le parti. Il a annoncé une ligne stricte et inchangée.
'Nous n'allons pas changer notre programme pour paraître plus sympathique', a averti Marco Chiesa sous les applaudissements après son élection. Il a notamment plaidé pour la fin de la libre circulation des personnes à travers un 'oui' à l'initiative dite de limitation de l'immigration. Son épouse et ses deux enfants l'ont rejoint sur scène à la fin de son discours.
Elu à la Chambre des cantons lors des fédérales d'octobre dernier, le Tessinois a été soutenu par une large majorité de délégués. Au moment de compter les voix de ses partisans, ces derniers se sont toutefois levés pour applaudir le nouveau président. Un réel décompte s'est donc révélé impossible.
'Jeune rassembleur'
Président de la commission de sélection, l'ancien conseiller national Kaspar Baader a rendu hommage à la 'ligne politique claire' de Marco Chiesa et à son travail de bâtisseur de la section tessinoise de l'UDC. 'Le fait qu'il vient de la Suisse latine sera idéal pour ramener l'UDC romande sur la voie du succès', a-t-il souligné.
La commission a souhaité proposer une personnalité rassembleuse et prête à rester en place durant environ huit ans, alors que le parti se trouve aujourd'hui 'dans une phase difficile'. Elle a aussi souhaité désigner une personne de moins de 50 ans pour mieux s'adresser aux jeunes, a justifié Kaspar Baader.
Nomination critiquée
Candidat à la présidence, le conseiller national argovien Andreas Glarner s'était retiré de la course, suite au choix de la commission de sélection. Conseiller national zurichois, Alfred Heer n'en a pas fait de même. Durant l'assemblée, le président de la section zurichoise Benjamin Fischer s'en est chargé pour lui en retirant la proposition de l'UDC zurichoise.
Quelques délégués ont critiqué la nomination de Marco Chiesa, peu connu du grand public, alors qu'Andreas Garner et Alfred Heer avaient 'fait leurs preuves'.
Par ailleurs, les délégués ont réélu à la vice-présidence du parti la Genevoise Céline Amaudruz ainsi que la conseillère nationale Magdalena Martullo-Blocher. Le conseiller national lucernois Franz Grüter succède, lui, à Marco Chiesa en tant que troisième vice-président.
Une cloche pour Albert Rösti
Quant au président sortant Albert Rösti, il a reçu les éloges de Magdalena Martullo-Blocher en clôture d'assemblée après quatre ans de mandat. Le parti lui a offert une grande cloche de vache gravée de son nom.
Lors de son dernier discours face aux délégués, en ouverture d'assemblée, Albert Rösti a vanté les mérites de l'UDC, grâce à laquelle, selon lui, restaurants et magasins ont pu rouvrir plus tôt que prévu à la fin du semi-confinement. Et de souligner qu'il n'y a pas de contradiction entre économie et santé.
Port du masque peu respecté
L'assemblée s'est déroulée en présentiel, mais avec des mesures de protection sévères en raison du coronavirus. La salle était divisée en secteurs de 100 personnes contrôlées à l'entrée.
Malgré les recommandations du parti, seuls quelques délégués ont porté un masque dans la salle comble. Albert Rösti les a rappelés à l'ordre: 'Le pire serait que nous devions tous aller en quarantaine la semaine prochaine.'
Mots d'ordre sans surprise
Les délégués se sont aussi prononcés sur trois objets de votations fédérales soumis au peuple le 27 septembre. Ils ont soutenu à l'unanimité l'initiative du parti 'pour une immigration modérée'. Ils en ont presque fait de même - moins une opposition et deux abstentions - avec l'achat de nouveaux avions de combat. Le congé paternité de deux semaines, défendu par Céline Amaudruz, a été balayé par 318 'non' contre 32 'oui' et 2 abstentions.
Vendredi, le comité du parti s'était chargé de donner le mot d'ordre sur la déduction fiscale pour enfants dans l'impôt fédéral direct. Il a soutenu le 'oui'. Les délégués s'étaient déjà prononcés préalablement sur la loi sur la chasse en l'approuvant.
/ATS