Chacun doit se sentir en sécurité à la maison. Fort de ce slogan, le PDC a présenté jeudi ses recettes contre la violence domestique et plaide pour plus d'attention sur les victimes. Les autorités de protection de l’enfant et de l’adulte devraient mieux fonctionner.
Ces organes, récemment mis sur pied, sont régulièrement sous le feu de la critique, notamment à Zurich après un double infanticide à Flaach. Des cas tragiques survenaient déjà auparavant, mais cela n'écarte pas le problème, selon le président du PDC Christophe Darbellay.
Son parti ne propose pas un retour à l'ancien système, mais une réévaluation du travail des autorités de protection. Celles-ci pourraient si nécessaire être dessaisies de certaines tâches au profit de communes. Un service de piquet hors des heures de bureau devrait pouvoir traiter les cas d'urgence, ce qu'avait refusé le parlement zurichois.
Obligation de dénoncer
Les démocrates-chrétiens plaident aussi pour une harmonisation de l'obligation de dénoncer la maltraitance de mineurs et de seniors, avec éventuellement la création d'un bureau d'annonce anonyme pour le personnel d'encadrement.
Les professionnels soumis au secret de fonction ne seraient pas obligés de déclarer. Pour eux, la dénonciation resterait un droit. Une obligation absolue mettrait en effet en cause le rapport de confiance entretenu entre le professionnel, la potentielle victime et les tiers. Le PDC prévoit néanmoins de l'appliquer pour les cas de pédophilie.
Les professionnels et le personnel d’encadrement devraient être spécialement formés à reconnaître de manière précoce les signaux d’alarme de la maltraitance. Les personnes qui conseillent les parents devraient disposer d'une formation reconnue par l'Etat.
Trop de suspensions
Concernant la violence conjugale, le PDC constate que 80% des procédures sont suspendues. D'une manière générale, il ne faudrait prononcer une suspension que si des mesures de prévention, comme des cours de self-contrôle, ont été prises. Et pour éviter les récidives, une procédure ne devrait pouvoir être suspendue que dans le cadre d'une première dénonciation.
La victime doit être mieux encadrée et être auditionnée une nouvelle fois avant de clore un dossier. Concernant la maltraitance des personnes âgées, le PDC attend du Conseil fédéral un paquet de mesures sur la base d'un rapport qui mettra en évidence l'ampleur du phénomène. Il avance déjà plusieurs pistes: création d'une hotline nationale fonctionnant 24/24 heures et une campagne de prévention.
Enfin, les démocrates-chrétiens soutiennent le projet du Parlement de ne plus limiter le viol à la pénétration forcée d'une femme par un sexe masculin. Toutes les victimes de contrainte sexuelle, homme ou femme, devraient être reconnues au même titre. Et l'agresseur puni d'au moins un an de prison.
/ATS