Les Bernois choisissent dimanche leurs autorités cantonales. C'est dans le Jura bernois que se jouera la couleur politique du prochain gouvernement. La droite paraît en mesure de conserver la majorité à l'exécutif.
Seule certitude, la composition du Conseil-exécutif sera largement remodelée à l'issue du week-end. Trois des sept conseillers d'Etat ne se représentent pas: l'écologiste francophile Bernhard Pulver, la socialiste Barbara Egger-Jenzer et le PLR Hans-Jürg Käser.
Les autres ministres, les UDC Pierre Alain Schnegg et Christoph Neuhaus, le socialiste Christoph Ammann, ainsi que la représentante du PBD Beatrice Simon briguent un nouveau mandat. Aujourd'hui, le gouvernement compte 2 UDC, 2 socialistes, 1 PLR, 1 PBD et 1 Vert.
Deux blocs
Pour conquérir la majorité, l'alliance rose-verte a lancé un ticket à quatre. Le PS mise sur le conseiller d'Etat Christoph Ammann, sur la conseillère nationale Evi Allemann et sur le francophone du Jura bernois Christophe Gagnebin. La Verte Christine Häsler complète la liste.
Dans le camp adverse, les quatre partis bourgeois, UDC, PLR, PBD et UDF, font aussi front commun pour conserver la majorité retrouvée en 2016 avec la victoire de Pierre Alain Schnegg lors d'une élection complémentaire. Les conseillers d'Etat sortants UDC et PBD figurent sur une liste avec le candidat PLR Philippe Müller.
Les candidats germanophones des deux alliances devraient être élus ou réélus en raison de la prime aux sortants, de la force de leur électorat et de la faiblesse de la concurrence. Reste le 7e siège garanti par la constitution à un représentant du Jura bernois qui fera pencher la balance à droite ou à gauche.
Rôle du Jura bernois
Ce siège francophone est convoité par trois candidats: l'UDC Pierre Alain Schnegg, le socialiste Christophe Gagnebin et la candidate du Parti socialiste autonome (PSA) Maurane Riesen, une formation qui a milité pour le transfert de Moutier (BE) dans le Jura.
La gauche part donc une nouvelle fois divisée dans le Jura bernois en raison de divergences liées à la Question jurassienne et cela en dépit du vote de Moutier sur son appartenance cantonale. Pierre Alain Schnegg fait figure de favori.
Pour être élu, le candidat issu du Jura bernois doit obtenir non seulement la majorité absolue mais aussi la meilleure moyenne géométrique. Ce système de calcul accorde plus de poids à une voix obtenue dans le Jura bernois que dans le reste du canton.
Ces élections se déroulent en pleine polémique sur les circonstances du vote de Moutier. Depuis une semaine, les domiciliations fictives présumées de sympathisants autonomistes font à nouveau parler d'elles. Ces accusations pourraient se traduire par une mobilisation en faveur des candidats autonomistes ou antiséparatistes.
Test avant les fédérales
Ce scrutin est aussi attendu, car il a valeur de test un an et demi avant les élections fédérales. L'élection des 160 membres du Grand Conseil, aujourd'hui solidement ancré à droite, fournira une indication sur la force des partis. Le PBD, qui avait perdu 11 sièges en 2014, joue sa survie politique.
Le résultat de l'élection au gouvernement sera connu entre 17 h 30 et 19h00. Celui de l'élection au Grand Conseil devrait tomber dans la soirée.
Succession Marie Garnier
Les Fribourgeois éliront, pour leur part, le successeur de Marie Garnier au Conseil d'Etat. Le PLR Didier Castella et la socialiste Valérie Piller Carrard s'affrontent au second tour de l'élection. Au premier tour, M. Castella avait terminé en tête avec 23'642 voix, devant Mme Piller Carrard avec 21'286 suffrages.
Le gouvernement est pour l'instant majoritairement à droite par 4 contre 3. Il est composé de 3 PDC (Georges Godel, Jean-Pierre Siggen, Olivier Curty), 1 PLR (Maurice Ropraz), 2 PS (Anne-Claude Demierre, Jean-François Steiert) et 1 Verte (Marie Garnier).
/ATS