Eradiquer l'hépatite C en Suisse d'ici à 2030, comme le veut la stratégie mise en place, ne sera possible qu'en redoublant d'efforts dans le dépistage et le traitement. Les mesures actuelles ne permettront que de diviser par deux le nombre de malades, selon une étude.
La stratégie suisse en matière d'hépatite a permis de faire avancer la lutte contre cette dangereuse maladie infectieuse, écrit mardi l'association Hépatite suisse. Une étude de l'Hôpital universitaire de Zurich révèle pourtant que les efforts consentis actuellement ne permettront que de réduire le nombre de personnes atteintes de 37'000 aujourd'hui à 20'000 dans une dizaine d'années.
Nombre de thérapies en recul
Dans leur étude de modélisation de la progression de la maladie, les chercheurs zurichois dirigés par Beat Müllhaupt ont constaté que les efforts déployés jusqu'ici pour éliminer l'hépatite C d'ici 2010, comme le vise aussi l'OMS, ne suffiront pas. Ils ont aussi établi quelles seraient les mesures nécessaires pour atteindre réellement cet objectif.
Concrètement, il faudrait que 4400 personnes soient traitées en 2019 afin de respecter un rythme permettant d'éradiquer le fléau. Or, le nombre mensuel de thérapies administrées ces dernières années a diminué.
Dépistage selon l'année de naissance
'Si nous parvenons à diagnostiquer et à traiter de manière plus systématique, nous pourrons éviter jusqu'à 1200 décès d'ici 2030', souligne Beat Müllhaupt, cité dans le communiqué. Mais ce qui manque pour l'heure, ce sont les connaissances et une prise de conscience concernant l'hépatite C, tant auprès des prestataires de soins qu'au sein de la population, déplore-t-il.
Dans la revue scientifique PLoS One, les chercheurs zurichois proposent des pistes pour y remédier. Il faut adopter de nouvelles approches, dont certaines sont déjà appliquées à l'étranger, par exemple le dépistage de groupes de population particulièrement touchés par l'hépatite C, de par leur année de naissance. Cette démarche nécessite une volonté politique, écrit Hépatite Suisse.
/ATS