Les épisodes caniculaires font augmenter les hospitalisations d'urgence, selon une étude. L’été 2015, deuxième plus chaud après 2003 en Suisse depuis le début des mesures, a entraîné 2700 entrées supplémentaires dans les services d’urgence des hôpitaux.
Plusieurs études ont déjà montré que la chaleur entraîne une hausse des taux de mortalité. En Suisse, par exemple, la canicule de l’été 2015 a causé environ 800 décès supplémentaires. Mais peu d’études ont analysé les effets des épisodes de canicule sur les maladies et les admissions dans les hôpitaux.
Des chercheurs de l’Institut tropical et de santé publique suisse (Swiss TPH) ont été mandatés par l’Office fédéral de l’environnement pour effectuer une analyse détaillée des hospitalisations d’urgence en Suisse pendant les trois épisodes de canicule survenus entre juin et août 2015.
L’étude publiée dans la revue Environmental Health révèle que la canicule de 2015 a entraîné plus de 2700 entrées supplémentaires dans les services d’urgence, a indiqué jeudi le Swiss TPH dans un communiqué. Les personnes âgées et la population des zones les plus chaudes - le Tessin et la région du lac Léman - ont été particulièrement touchées.
'Les données de cette étude et d’autres recherches révèlent que le premier épisode de canicule d’un été a un impact majeur sur les décès et les maladies', précise Martina Ragettli, scientifique au Swiss TPH et responsable de l’étude. 'L’impact est également plus important encore lorsque la canicule se produit dès le début de l’été', selon la spécialiste.
Causes surprenantes
Les causes les plus fréquentes des hospitalisations d’urgence supplémentaires étaient des maladies infectieuses, des maladies de l’appareil uro-génital, des maladies du système digestif ainsi que des grippes et des pneumonies.
'Ces causes sont surprenantes, car les décès liés à la chaleur sont, eux, principalement dus à des maladies cardiovasculaires et respiratoires', explique Martina Ragettli. La propagation plus rapide des virus et des bactéries, lorsque les températures sont élevées, semble donc avoir une influence déterminante sur les admissions dans les hôpitaux.
Plans d’action à élargir
Les auteurs de l’étude recommandent aux cantons d’élargir leurs plans d’action contre la chaleur sur la base de ces résultats et, par exemple, de formuler des recommandations relatives aux maladies infectieuses et parasitaires.
Des enquêtes menées en Suisse révèlent que les plans d’action cantonaux sont déterminants pour la protection de la santé en période de canicule. Même des mesures relativement simples à mettre en œuvre ont un impact positif, note le Swiss TPH.
Pour cette étude, les hospitalisations d’urgence dans les hôpitaux suisses entre 2005 et 2015 ont été analysées à partir des données de la statistique médicale des hôpitaux de l’Office fédéral de la statistique.
/ATS