Les mines antipersonnel ont fait 5544 victimes l'an dernier dans le monde, dont 75% de civils, selon un décompte de l'Observatoire des mines. Il s'agit d'un 'nombre élevé pour la septième année consécutive', indique jeudi Handicap international Suisse.
Dans le détail, 2182 personnes ont été tuées et 3355 blessées (le statut reste inconnu pour sept victimes). Les enfants représentaient près de la moitié des victimes civiles dont l'âge était connu (1696). Le total des victimes est cependant en baisse de quelque 1500 personnes par rapport à 2020.
L'Observatoire souligne que les victimes dans de nombreux Etats et régions n'ont pas pu être comptabilisées. Cela signifie que le nombre réel de victimes est probablement beaucoup plus élevé.
Ce sombre décompte est publié à quelques jours de l'ouverture, lundi à Genève, de la 20e Conférence annuelle du Traité d'Ottawa d'interdiction des mines. Les Etats parties se sont fixé l’objectif de parvenir à un monde sans mines d’ici 2025. Handicap International appelle les Etats à user de leur influence diplomatique pour pousser les pays qui ne sont pas parties au Traité à cesser d'utiliser cette arme aveugle.
L'Observatoire fait état de nouvelles utilisations de mines par deux Etats, la Russie et le Myanmar, ainsi que par des groupes armés non étatiques dans au moins cinq pays : la République centrafricaine, la Colombie, la République démocratique du Congo, l'Inde et le Myanmar.
La Russie, qui n'a pas signé le Traité, utilise des mines antipersonnel en Ukraine, rapporte l'Observatoire : au moins huit types de mines terrestres ont été utilisés par les forces russes en Ukraine depuis février 2022. Il s'agit d'une situation sans précédent dans laquelle un pays non signataire du Traité d'Ottawa utilise cette arme sur le territoire d'un Etat partie (l'Ukraine).
De son côté, l'Ukraine utilise également des mines terrestres dans le conflit contre la Russie, des mines antivéhicules (aussi appelées mines antichar) qui ne sont pas interdites par le Traité d’Ottawa.
/ATS