Les personnes séropositives toujours visées par la discrimination

Harcèlement sur le lieu de travail, licenciements, refus de prise en charge de traitements ...
Les personnes séropositives toujours visées par la discrimination

Les personnes séropositives toujours visées par la discrimination

Photo: Keystone/AP/VADIM GHIRDA

Harcèlement sur le lieu de travail, licenciements, refus de prise en charge de traitements, mises à l'écart dans le privé: les personnes séropositives continuent à faire l'objet de discriminations. En Suisse, 118 cas ont été déclarés en 2017, un record depuis 2006.

La plupart des discriminations sont en rapport avec les assurances sociales (40) ou privées (24), précise l'Aide suisse contre le sida (ASS) dans un dossier à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre ce virus, le 1er décembre. Elle recense aussi 10 cas liés au lieu de travail, huit au droit d'entrée et de séjour, six au droit des étrangers et 14 à la violation de la protection des données.

L'ASS cite des exemples sur ce dernier point. Après une rupture, l'un des partenaires s'est vengé en révélant la séropositivité de l'autre à l'employeur, parvenant à faire licencier son ex. Autre exemple, en inscrivant quelqu'un pour un hébergement d'urgence, la police a signalé sa séropositivité, provoquant une vague de panique dans l'établissement et le relogement de la personne.

Situations très diverses

Concernant les assurances, plusieurs cas ont été signalés de courtiers ayant convaincu des personnes séropositives tributaires de médicaments antirétroviraux de changer d'assurance pour économiser sur les primes, les plaçant dans une situation financière critique. Des caisses-maladie ont aussi refusé de prendre en charge les coûts de traitements vitaux de patients à un stade très avancé du VIH.

On dénombre par ailleurs un cas de réduction d'une rente invalidité suite à une diffamation sans fondement d'un voisin ainsi que des cas de dépressions consécutives à un harcèlement intensif sur le lieu de travail. A noter aussi les refus d'une acupunctrice et d'un physiothérapeute de traiter des personnes séropositives, au motif qu'ils n'avaient pas de gants pour se protéger d'une infection.

Environ 20'000 cas suisses

L'ASS fonctionne comme centre de déclaration des discriminations pour les personnes vivant avec le VIH, leurs proches, les médecins et les organisations qui conseillent les personnes séropositives. Sur mandat de l'Office fédéral de la santé publique, elle communique ces informations à la Commission fédérale pour la santé sexuelle et se tient à sa disposition pour la mise en oeuvre de mesures.

Quelque 36,7 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde et environ 20'000 en Suisse. En 2016, 542 nouveaux cas de VIH ont été diagnostiqués au sein de la Confédération, soit une hausse de 1% par rapport à l'année précédente. Auparavant, le nombre de cas avait diminué pratiquement sans exception depuis 2008. C'est la deuxième année consécutive que la tendance à la baisse ne s'est pas vérifiée.

Quant aux nouveaux cas des autres infections sexuellement transmissibles, leur nombre a augmenté significativement ces dernières années. Alors que l'on avait confirmé quelque 200 cas de syphilis en 2006, ce nombre est passé à presque 800 dix ans plus tard. La gonorrhée a passé elle d'environ 800 cas en 2006 à près de 2400 en 2016.

/ATS
 

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