Environ 2000 personnes ont défilé jeudi en fin de journée dans les rues de Genève pour s'opposer au démantèlement du service public. La manifestation ponctuait une journée de grève dans la fonction publique. La mobilisation a été assez forte dans l'enseignement et au sein des forces de l'ordre.
Préoccupés par la réforme limitant les possibilités de redoublement, des centaines de collégiens ont participé au défilé. Leurs slogans, chantés à tue-tête, brocardaient gentiment la responsable du département de l'instruction publique (DIP) Anne Emery-Torracinta.
L'appel à la grève a été suivi par près d'un enseignant sur deux à l'école primaire et au cycle d'orientation. Selon les chiffres fournis par le DIP, le secteur du post-obligatoire s'est moins mobilisé, avec seulement 8% d'enseignants grévistes. Des différences importantes ont été constatées entre les établissements.
Grève du zéle avortée
Les forces de l'ordre ont été l'autre secteur de l'Etat particulièrement concerné par cette journée de mobilisation. Lors de l'assemblée générale convoquée jeudi après-midi par les syndicats, policiers et gardiens de prison étaient les mieux représentés avec les enseignants parmi les quelque 500 personnes présentes.
Les policiers n'ont cependant pas pu organiser une grève du zèle jeudi matin comme ils en avaient l'intention, leur hiérarchie leur ayant interdit de participer à une telle action s'ils étaient en service. La décision a fait bondir les syndicats de la police, qui ont dénoncé les pressions exercées sur les agents.
'Score' ne fait pas l'unanimité
La cheffe de la police genevoise Monica Bonfanti a toutefois précisé qu'il n'y a jamais eu de menaces de licenciement. Elle a indiqué avoir simplement rappelé à ses troupes que pendant leur service les agents devaient obéir à leur hiérarchie et que cette dernière n'avait jamais confié comme mission d'organiser une grève du zèle.
Le projet Score, qui vise à réformer la grille salariale des employés de l'Etat, est l'un des objets qui opposent les syndicats de la fonction publique au gouvernement genevois, qui voudrait le mettre en oeuvre en 2017. Les syndicats, estimant le processus opaque, exigent de leur côté l'abandon du projet, ou l'ouverture d'une véritable négociation avec tous les paramètres sur la table.
/ATS