Les réfugiés admis rapidement ont davantage de chances de trouver un emploi en Suisse, selon une étude du Fonds national. Des arguments scientifiques viennent soutenir la réforme de l'asile et l'accélération des procédures, acceptées en juin par le peuple.
'Lorsqu'un requérant ne reçoit sa décision d'admission qu'au bout de trois ans au lieu de deux, la probabilité de trouver un emploi baisse de 23 à 18%, soit une réduction d'un cinquième', selon le politologue Dominik Hangartner de l'Université de Zurich, cité dans un communiqué du FNS. 'Nous supposons que le fait d'attendre décourage les réfugiés de plus en plus.'
Selon les auteurs de l'étude, publiée dans le journal 'Science Advances', l'effet de cette attente forcée est 'frappant'. Les difficultés des requérants à trouver un emploi ne peuvent être expliquées par d'autres facteurs tels que la nationalité, le sexe ou l'âge.
Par ailleurs, avec la réforme de l'asile qui réduit en moyenne de 66 jours ce temps d'attente, d'après les chercheurs, une économie de plus de cinq millions de francs est tout à fait possible. Elle repose sur des dépenses moindres en prestations sociales et une hausse des recettes fiscales.
140 jours à l'avenir
Les auteurs de l'étude ont analysé les données d'environ 17'000 réfugiés stockées dans le système d'information du Secrétariat d'Etat aux Migrations (SEM) entre 1994 et 2004. Ils ont pris soin de mesurer strictement la répercussion de la durée de la procédure sur les chances des requérants de trouver un emploi.
Le 5 juin, le peuple a clairement accepté la révision de la loi sur l'asile. A l'avenir, la majorité des procédures devront être traitées par les centres fédéraux et closes en maximum 140 jours.
/ATS