Le village grison de Bondo ne reviendra pas de sitôt à une situation normale. Les travaux de déblaiement suite à l'éboulement du 23 août dureront plusieurs années, ont fait savoir mardi les autorités. Les habitants ne savent pas encore quand ils pourront rentrer.
Quelque 300 personnes ont suivi mardi soir une séance d'information à Vicosoprano, dans le Val Bregaglia. Le conseiller d'Etat grison Mario Cavigelli, en charge des constructions, leur a expliqué qu'à la phase d'intervention succéderait maintenant une période de reconstruction, qui pourrait s'étendre sur trois ou quatre ans, voire davantage.
Christian Rathgeb, responsable cantonal de la sécurité, a annoncé le déploiement imminent de puissantes machines. A Bondo, il s'agit avant tout de dégager le bassin de rétention des éboulis qui y ont échoué: 200'000 mètres cube doivent être déblayés et acheminés dans une décharge située au nord de la vallée. Un éventuel retour des habitants ne pourra être envisagé qu'une fois cette tâche achevée, a dit à l'ats Mario Cavigelli.
Aide financière
Des nouvelles mesures ont permis d'établir que trois millions de mètres cube se sont détachés du Piz Cengalo le 23 août, et non quatre comme estimé dans un premier temps.
Maire de la commune de Bregaglia à laquelle appartient Bondo, Anna Giacometti a salué la solidarité témoignée au village. Le gouvernement grison s'est dit prêt à aider, évoquant une enveloppe de 800'000 francs afin de payer les premières factures.
Huit disparus
L'éboulement survenu mercredi 23 août à Bondo est le plus gros du genre depuis plus de 100 ans en Suisse. Huit promeneurs ont disparu: quatre Allemands, deux Autrichiens et deux Suisses.
L'éboulement n'a pas fait de victimes au village de Bondo, mais il a provoqué une coulée de boue qui a endommagé des mayens et détruit des étables.
Une masse d'un million de mètres cube de roche est toujours en mouvement dans la région du Piz Cengalo. Elle peut à tout moment se rompre et dévaler la montagne.
/ATS