Un mariage religieux ne peut être célébré qu'après un mariage civil. Le Conseil fédéral refuse de revoir la donne. Une libéralisation pourrait faciliter les unions forcées avec des mineurs, ce qui irait à l'encontre des efforts menés actuellement.
La levée de l'interdiction de célébrer un mariage religieux avant un mariage civil est soutenue par le conseiller national Pierre-André Page (UDC/FR). Selon lui, il s'agit d'un reliquat du 'Kulturkampf'. Désormais, il est question d'ouvrir le mariage aux homosexuels et de prévoir un partenariat pour les couples hétérosexuels. Le concubinage est en outre bien plus répandu.
Au nom de la séparation entre Eglise et Etat, le Fribourgeois demande d'autoriser les mariages religieux sans restriction. Les couples croyants ne devraient plus être 'discriminés'. Ils devraient pouvoir se marier uniquement à l'église s'ils ne se retrouvent plus dans le mariage civil.
Le Conseil fédéral ne l'entend pas de cette oreille, fait-il valoir dans sa réponse, publiée jeudi, à la motion de Pierre-André Page. Il s'agit d'abord d'assurer la sécurité du droit. Il faut éviter que les gens qui se marient devant un prêtre croient par erreur que cette union aurait les effets juridiques d'un mariage civil.
Le gouvernement veut aussi éviter de faciliter les mariages forcés de mineurs alors que ceux-ci sont déjà en hausse. L'interdiction actuelle a une fonction protectrice. L'Allemagne qui l'avait levée en 2009 est d'ailleurs revenue en arrière face notamment à la hausse du nombre des réfugiés mineurs mariés religieusement.
/ATS