Martin Baltisser a fait part de sa déception après le verdict du Tribunal fédéral qui, selon lui, limite la liberté d'expression. L'ancien secrétaire général de l'UDC ne portera pas le cas à Strasbourg. L'UDC continuera à parler 'clair', a-t-il averti.
Interrogé jeudi à l'issue de l'audience du Tribunal fédéral qui a confirmé la condamnation pour discrimination raciale, Martin Baltisser s'est dit 'déçu'. Cette décision 'n'est pas en faveur de la liberté d'expression', a-t-il jugé en soulignant que l'affiche et son message n'ont posé aucun problème en italien et en français.
Une généralisation
Cette affiche, qui thématisait en 2011 l'agression d'un Suisse par un Kosovar, a 'décrit une réalité', a jugé l'ancien secrétaire général de l'UDC. La Cour d'appel bernoise avait pour sa part confirmé en 2016 le verdict de première instance en estimant qu'il y avait bien une généralisation à partir d'un cas, laissant entendre que tous les Kosovars étaient des égorgeurs.
Questionné sur un éventuel recours devant la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) à Strasbourg, Martin Baltisser a répondu qu'il n'y aurait pas de telle démarche. En Suisse, c'est le Tribunal fédéral qui interprète le droit, a-t-il relevé, en allusion à l'hostilité de l'UDC envers 'les juges étrangers'.
Cas particulier
Le jugement du Tribunal fédéral ne devrait pas influencer les campagnes électorales, car il s'agit d'un cas très particulier, avec un double sens sur la version allemande du slogan 'Kosovaren schlitzen Schweizer auf', que l'on peut traduire par 'Des Kosovars poignardent des Suisses' ou 'Les Kosovars poignardent les Suisses'.
L'Union démocratique du centre (UDC) continuera à parler clair ('Klartext'), a ajouté Martin Baltisser. Elle ne se laissera pas bâillonner par ce verdict, a-t-il conclu.
/ATS