L'homme prévenu du meurtre d'un septuagénaire en mars 2015 en ville de Genève reste en détention provisoire. Le Tribunal fédéral a rejeté sa demande de libération. Le procès devrait s'ouvrir le 28 juin 2018 devant la justice genevoise.
Âgé de 43 ans au moment des faits, le prévenu a été renvoyé en février 2018 devant le Tribunal criminel du canton de Genève. Lors de son procès, il répondra de meurtre avec circonstance aggravante de l'assassinat, vol et utilisation frauduleuse d'un ordinateur, escroquerie et faux dans les titres, injures et menaces.
Dans un arrêt publié mercredi, le Tribunal fédéral rejoint l'avis de la Chambre pénale de recours qui s'est prononcée sur la prolongation de la détention provisoire jusqu'au 15 juillet 2018. Les magistrats genevois soulignaient que les soupçons n'ont cessé de se renforcer au cours de l'instruction.
La cour suprême partage également l'appréciation du risque de fuite. Ainsi, les troubles psychiatriques mis en évidence par les experts pourraient pousser le prévenu à vouloir réaliser ses rêves mythomanes de grandeur à l'étranger.
Bracelet électronique inutile
Pour les juges fédéraux comme pour leurs homologues genevois, le port d'un bracelet électronique ne permettrait que de constater la violation d'une assignation à résidence. En soi, cette dernière ne permet pas de prévenir tout risque de fuite. Dans ces conditions, il apparaît justifié, selon le TF, de refuser la libération.
Le prévenu avait été arrêté dix jours après la découverte du corps de la victime le 3 juillet 2015. Cette dernière se trouvait sur le balcon de son appartement, enveloppée d'une housse de duvet et de plastique. L'autopsie avait révélé la présence de deux balles de petit calibre dans le crâne du septuagénaire. Le meurtre remontait au mois de mars 2015.
Lors de la perquisition dans l'appartement du suspect, la police avait découvert des éléments à charge: matériel de nettoyage, carabine et cartouches correspondant au calibre incriminé. Une longue enquête a révélé par la suite que le prévenu et la victime entretenaient une relation d'affaires. Le premier avait aussi utilisé sans autorisation la carte bancaire confiée par le second. Enfin, après le meurtre, il s'était emparé de certains biens du septuagénaire pour les revendre dans un magasin. (arrêt 1B_208/2018 du 28 mai 2018)
/ATS