Neuchâtelois privés de baignade dans le lac à cause d'une bactérie

Les Neuchâtelois sont privés de baignade dans le lac de Neuchâtel, en raison de la présence ...
Neuchâtelois privés de baignade dans le lac à cause d'une bactérie

Baignade interdite ou déconseillée dans le lac de Neuchâtel

Photo: KEYSTONE/DOMINIC FAVRE

La mort de six chiens au moins en 24 heures dans le lac de Neuchâtel a bien été causée par la présence de cyanobactéries, appelées aussi algues bleues. La baignade reste interdite dans la zone concernée et déconseillée partout ailleurs jusqu'à nouvel avis.

Les autorités cantonales ont fait le point vendredi en fin d'après-midi devant la presse à Colombier. La fermeture des plages reste valable entre Colombier et l'embouchure de l'Areuse, où les problèmes ont été constatés, et la baignade est déconseillée tout le long du littoral neuchâtelois.

L'hypothèse d'un poison déposé de manière malveillante est ainsi clairement écartée. Les dégâts auraient pu être bien plus importants au vu du nombre de promeneurs au bord du lac mercredi et jeudi. 'Les orages annoncés à partir de samedi pourraient contribuer à régler le problème, en brassant l'eau, a dit le chimiste cantonal Yann Berger.

Le cas est unique de 'mémoire de spécialiste', a relevé Yves Lehmann, chef du Service de l'énergie et de l'environnement (SENE), parlant de 20 ans au moins. De couleur sombre, ressemblant à une crotte d'animal, l'algue bleue peut allécher un chien, tenté de la manger. Pour l'analyse, un prélèvement d'un dixième de cheveu a été utilisé.

Eau chaude et stagnante

Un cas sans neurotoxines était survenu il y a deux ans dans le lac des Taillères (NE), a rappelé Yves Lehmann. Pour Colombier, 'il n'y a pas d'explications quant à savoir pourquoi maintenant et ici', si ce n'est le lac très chaud et les eaux calmes, facteur qui favorisent la montée en surface d'algues bleues très gélatineuses.

'Il n'y a pas d'antidote', a expliqué Corinne Bourquin, vétérinaire cantonale adjointe. Les problèmes surviennent dès la sortie de l'eau pour le chien, sous la forme d'ataxie, soit une perte d'équilibre. La mort est rapide, via une incapacité de respirer. Sinon, il faut essayer d'aller au plus vite chez un vétérinaire, sans garantie.

Laurent Kaufmann, médecin cantonal adjoint, s'est voulu rassurant en ce qui concerne l'homme. Une seule consultation est à signaler, même si beaucoup de personnes ont téléphoné à l'hôpital pour s'informer. 'Avec les mesures prises, il ne devrait pas y avoir de problèmes', a-t-il ajouté.

Fribourg et Vaud avertissent

Aucun décès n'est survenu ces dernières années, a constaté Laurent Kaufmann, sur la base de cas documentés en France. Il est question de problèmes de peau, des muqueuses, de digestion, éventuellement neurologiques ou sous forme de pneumonie atypique. Les témoignages pourront servir à mieux connaître l'impact sur l'homme.

Autres cantons riverains du lac de Neuchâtel, Fribourg et Vaud ont appelé à la plus grande prudence pour leurs rives, principalement pour les animaux. Leurs autorités ont déconseillé la baignade, leur partie se situant notamment au sud du plan d'eau. Des analyses vont être effectuées immédiatement.

Les cyanobactéries ou algues bleues se développent donc lorsque les lacs se réchauffent. Le phénomène est connu par exemple outre-Sarine dans les lacs de Zurich, de Baldegg (LU) et de Greifen (ZH). Elles produisent des substances susceptibles d'intoxiquer une personne ou un animal qui avale de l'eau.

Petits enfants et nageurs

Les symptômes se manifestent également par des vomissements ou de la diarrhée. Les troubles neurologiques peuvent conduire au décès de l'individu. L'une des substances émises par les cyanobactéries est la microsystine, selon l'Institut fédéral pour l'étude de l'eau (Eawag).

Pour les humains, les petits enfants, qui peuvent parfois porter à leurs bouches des objets, et les nageurs représentent le principal groupe à risque. En cas de suspicion d'ingestion, il faut se rendre sans délai à l'hôpital ou consulter un médecin, conseille la Police neuchâteloise.

A Genève, le Service de l’écologie de l’eau n’a pas détecté de présence significative de cyanobactérie dans le lac Léman. Il n’y a eu aucune annonce de suspicion de contamination au niveau vétérinaire. Des cas de cyanobactéries se produisent une année sur deux, mais dans de faibles concentrations.

/ATS
 

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