'Speed-sharing', c'est le concept que l'Office valaisan de l'égalité veut tester pour mettre en selle de jeunes élues. Formation, information, réseautage sur un mode 'speed-dating'.
'Le concept conviendra à certaines, peut-être moins à d'autres', admet Isabelle Darbellay, cheffe de l'Office cantonal de l'égalité et de la famille (OCEF). Mais la problématique de l'égalité doit être abordée de toutes les manières possibles pour faire bouger les choses.
Car en Valais, la situation est un peu figée depuis plus d'une décennie. Dans les conseils communaux, la proportion d'élues est d'environ 20%, un niveau qui n'a plus augmenté depuis 2004. Situation identique au Grand Conseil avec une stabilisation depuis 2005. Et au Conseil d'Etat, une seule élue pour cinq sièges depuis 2005 et aucune auparavant.
Oser revendiquer
'Il est important de dire aux femmes qu'elles ont des compétences, qu'elles peuvent revendiquer des postes', estime Mme Darbellay. Elles sont aussi trop nombreuses à abandonner en cours de route. 'Il faut leur donner des outils pour s'engager'.
C'est le but de ce nouveau concept de rencontres dont une première séance se déroule jeudi soir. Huit thématiques sont abordées par huit politiciennes aguerries. Pour cette première, l'OCEF vise une cible très précise: les jeunes et nouvelles élues. Elles seront une quarantaine à participer, précise Mme Darbellay.
Dix minutes pour apprendre
Le nombre de participantes est idéal pour ce concept. Elles seront réparties en huit groupes. Chacun passera une dizaine de minutes avec une des expertes pour évoquer un thème. Réseautage, gestion du temps, sexisme, légitimité, parler en public, autant d'éléments qui peuvent constituer un obstacle à l'envol politiques de jeunes élues.
La cheffe de l'OCEF espère que ce concept s'avère efficace. Si la cible de ce premier essai est la politique, c'est parce que le moment est parfait. Les élections cantonales ont eu lieu en mars, les communales en décembre dernier. Les esprits ne sont pas encore préoccupés par la prochaine échéance électorale.
Peu d'évolution en Valais
Mais l'OCEF ne développe pas son action uniquement auprès des politiciennes. Dès octobre, il organise des formations pour les femmes actives aussi dans le monde économique. 'L'important est d'améliorer la confiance en soi et on espère qu'ensuite les participantes aient le courage de s'imposer', précise Mme Darbellay.
Ce nouveau concept s'inscrit dans un contexte de représentation féminine qui plafonne. 'Il n'y a pas de véritable évolution depuis une dizaine d'années', admet Mme Darbellay. L'égalité reste une question centrale, mais peut-être faut-il aussi l'aborder d'une autre manière pour répondre aux évolutions sociales, estime la cheffe de l'OCEF.
/ATS