L’UDC ne veut pas de l’initiative populaire pour la biodiversité sur laquelle le peuple suisse votera le 22 septembre prochain. Réunis à Loèche (VS), 252 délégués du parti ont voté unanimement contre le texte.
“Cette initiative nuirait considérablement à notre pays et à notre agriculture et donc à notre approvisionnement en denrées alimentaires locales', a résumé le conseiller national zurichois Martin Haab. 'Selon les initiants, 30% du territoire national serait dévolu à la biodiversité.'
“En tant qu'agriculteur, je sais très bien qu'une biodiversité intacte est éminemment importante, mais accepter l'initiative nous obligerait à augmenter d'au moins 50% nos importations de denrées alimentaires en provenance de l'étranger', calcule l'élu zurichois. 'La mise en œuvre de l'initiative nécessiterait aussi 22% de surface supplémentaire, soit la taille des cantons de Berne, Fribourg, Neuchâtel et Soleure réunis.'
En cas de oui aux urnes, “l'exploitation de la forêt et du bois serait massivement limitée', selon Martin Haab. 'L’impact serait aussi négatif pour le secteur de l'énergie et augmenterait la bureaucratie dans le secteur de la construction. Enfin, l'initiative aurait des répercussions négatives sur les finances de la Confédération et des cantons.'
Invité à s'exprimer, le secrétaire général de Pro Natura Urs Leugger-Eggimann a souligné quant à lui l'importance de la biodiversité, notamment en lien avec le changement climatique ou la santé. 'La proportion d'espèces animales et végétales menacées est nettement plus élevée en Suisse que dans les pays voisins', a-t-il rappelé en faveur de l'initiative.
Les délégués UDC, qui ne veulent pas d'une loi supplémentaire en matière de biodiversité, ne se sont pas laissé convaincre. Le ministre Albert Rösti a rappelé que le Conseil fédéral est opposé au texte, estimant qu'il va trop loin: 'Nous sommes pour la biodiversité, mais contre cette initiative.'
/ATS