Des députés valaisans de tous bords ont fustigé le comportement d'Oskar Freysinger dans l'affaire du survivaliste Piero San Giorgio vendredi après-midi au Grand Conseil. Le chef de département a dénoncé 'une pression constante'.
'Votre comportement est inacceptable, il faut y mettre fin', a lancé le député Marc Kalbermatter (PS) à l'adresse d'Oskar Freysinger. 'La relation de confiance est rompue', a poursuivi la socialiste Barbara Lanthemann.
Les députés ont dénoncé les propos tenus par Piero San Giorgio sur les réseaux sociaux. Mais aussi et surtout son engagement comme consultant en gestion de crise dans un groupe de travail par Oskar Freysinger, qui a renoncé à ses services depuis.
Image du Valais entachée
Piero Sans Giorgio 'a tenu des propos qui ont entaché l'image et la dignité de l'Etat aux yeux d'une grande partie de la population', a rappelé le député Stéphane Ganzer (PLR). Il est 'inadmissible qu'un membre du gouvernement ouvre la porte à des idées d'extrême droite, en élevant des individus douteux au rang d'experts du canton', a insisté Marc Kalbermatter.
Qu'Oskar Freysinger assure ne pas avoir eu connaissance de cette vidéo avant d'engager Piero San Giorgio est une circonstance aggravante aux yeux des députés. Ils ne comprennent pas que le conseiller d'Etat UDC ne se soit pas informé sur le pedigree de son expert et rappellent qu'une vidéo datant d'il y a deux ans les montre tous deux conversant 'amicalement'.
Quatre ans de pression
Via deux postulats urgents portés par l'ensemble des partis, à l'exception de l'UDC, le Grand Conseil a exhorté le gouvernement valaisan à faire le nécessaire pour qu'une telle situation ne se reproduise plus.
Le Parlement a également décidé que le dossier soit retiré à M. Freysinger et qu'il soit confié à l'ensemble du gouvernement. Quant au groupe de travail, il doit être dissous.
Pour mémoire, Piero Sans Giorgio avait notamment déclaré dans une vidéo que 'notre nature c'est d'être un Waffen-SS' et que sauver les malades et les handicapés équivaut à détruire une civilisation.
En plénum, Oskar Freysinger a à nouveau condamné les propos du survivaliste et assuré qu'il ne l'aurait jamais engagé s'il avait eu connaissance de la vidéo incriminée. Le conseiller d'Etat a indiqué n'avoir pas été le seul à avoir recours aux services du survivaliste, affirmant qu'il avait déjà 'tenu des conférences auprès d'officiers de haut rang de notre armée'.
'Cela fait quatre ans que je suis soumis à une pression constante sur tout et rien', a poursuivi le conseiller d'Etat, provoquant des 'Ho!' ironiques dans l'assemblée du Grand Conseil. 'Je n'ai pas craqué, mais mes collaborateurs souffrent de la situation', a-t-il conclu.
/ATS