Le conseiller d'Etat vaudois Philippe Leuba ne se représentera pas aux élections de mars prochain. Le chef du Département de l'économie, de l'innovation et du sport quittera le gouvernement après quinze ans.
Partira, partira pas: après des mois de spéculations, le ministre PLR a annoncé aux journaux régionaux du groupement Vaud Presse sa décision de ne pas solliciter de nouveau mandat lors des élections cantonales de mars prochain. 'J'ai choisi la presse locale pour l'annoncer', a-t-il précisé jeudi à Keystone-ATS.
Philippe Leuba a pris cette décision 'exclusivement en concertation avec (sa) femme'. La fonction est 'dévorante', ajoute le Vaudois qui estime avoir demandé suffisamment de sacrifices à sa famille et qu'il ne peut leur en demander plus. Pour lui, il est impossible de continuer sans s'investir à 100% et sans être présent sur le terrain.
Pressions
Des voix, au sein même de son parti, se faisaient de plus en plus pressantes pour demander son départ et celui de son collègue Pascal Broulis, qui n'a pas encore fait part de sa décision.
'J'ai été arbitre de football pendant 22 ans. Les pressions qui descendent des tribunes, j'y suis habitué. Elles n'ont absolument pas pesé', affirme-t-il. Il observe que ceux qui appelaient à un renouvellement des élus en place ne faisaient pas de 'critique politique'. 'Leur seul argument: il faut de nouvelles têtes'.
Innovation et emploi
Philippe Leuba, 56 ans en décembre, partira après avoir passé quinze ans au gouvernement. D'abord au Département de l'intérieur, puis au Département de l'économie, de l'innovation et du sport. Il a lui-même demandé que le mot 'innovation' figure dans l'intitulé de son département: 'Vaud est l'une des régions les plus innovatives en terme de propriété intellectuelle. C'est les emplois de demain'.
L'emploi, justement. Parmi les moments forts de son mandat, il cite en premier le sauvetage 'inespéré' du site de Novartis à Prangins, qui compte aujourd'hui 'trois fois plus d'emplois'. Il se souvient avoir téléphoné au conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann pour l'amener à la table des négociations avec Daniel Vasella, patron de Novartis.
Aussi le sport
L'ancien arbitre international de football s'enthousiasme aussi pour les Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ), organisés début 2020 et qui ont constitué un 'succès populaire et sportif incontestable'. Il se réjouit du développement de la présence des fédérations sportives internationales, qui représentent plus de 2200 emplois directs.
La politique agricole lui tenait aussi beaucoup à coeur, ajoute-t-il. 'J'ai pu mettre en place une vraie politique agricole cantonale qui est reconnue sur le plan suisse', précise-t-il.
Avenir à dessiner
Philippe Leuba entend terminer son mandat, à fin juin 2022, 'avec la même passion' qui l'a animé jusqu'ici. Et réfléchir à la suite. 'Je ne peux rien dire à ce stade, c'est trop tôt. Une chose est sûre: je ne vais pas écrire mes mémoires', s'amuse-t-il. Il pourrait rebondir 'dans l'économie ou dans le sport'. Un mandat à Berne ? 'Il ne faut jamais dire: fontaine, je ne boirai pas de ton eau', glisse-t-il.
/ATS