La solution trouvée par une commission du National pour mettre en oeuvre l'initiative contre l'immigration de masse est perçue positivement par Simonetta Sommaruga et Johann Schneider-Ammann. Pour la première, la baisse de l'immigration dépend des employeurs.
Si les employeurs prennent conscience qu'ils doivent d'abord chercher des collaborateurs indigènes pour des postes à repourvoir, alors l'immigration peut être réduite, explique la ministre de la justice dans d'un entretien avec le journal alémanique NZZ am Sonntag. La proposition prévoit une préférence indigène avec la publication des offres d'emploi d'abord dans les offices régionaux de placement.
Simonetta Sommaruga souligne en outre que l'option présentée vendredi respecte également l'accord de libre-circulation des personnes. Le Conseil fédéral veut néanmoins encore discuter d'une solution à l'amiable avec l'Union européenne. Il s'y emploie, mais il ne faut en effet pas s'attendre à de grandes concessions de la part de l'UE, après le Brexit. Ce ne serait 'pas réaliste', confie-t-elle.
Pas de lien
Simonetta Sommaruga ne veut toutefois pas que les dossiers de la libre circulation des personnes et l'accord institutionnel soient liés. Pour de 'bonnes et stables relations avec l'UE' il faudra bien, selon la conseillère fédérale, un accord-cadre. 'Mais nous n'accepteront pas un lien juridique entre les deux dossiers'.
Un accord-cadre n'a pour l'heure aucune chance en Suisse. 'Mais il y a encore des gens à Bruxelles qui insistent sur ce sujet et qui ne comprennent pas que chez nous la population a le dernier mot'. Un rapprochement des deux sujets n'est pas dans l'intérêt de l'Union européenne: 'L'échec d'une votation à ce sujet ne sert personne'. Ce serait bien si cette question était clarifiée sous peu, conclut la socialiste bernoise.
Les chefs des partis politiques gouvernementaux ont discuté vendredi avec tout le Conseil fédéral de cet accord bilatéral sur les questions institutionnelles dans le cadre des entretiens de Watteville. 'Une chose est certaine, les négociations ne seront conclues que lorsque le Conseil fédéral sera convaincu que leur résultat est bon', avait-il fait savoir. En outre, le Parlement et s'il y a lieu le peuple seront amenés à se prononcer.
Schneider-Ammann espère
'Intéressants'. C'est avec ce mot que le président de la Confédération Johann Schneider-Ammann qualifie les grands axes de la commission pour la mise en place de l'initiative UDC. 'Ce procédé à plusieurs paliers répond au mandat constitutionnel sans blesser l'accord de libre-circulation', détaille-t-il dans un entretien avec la SonntagsZeitung. Il espère que de cette manière l'immigration pourra être réduite.
Il doit rencontrer le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker le 19 septembre.
La commission compétente du National a présenté vendredi sa solution qui sera maintenant discutée en plénum. Cette proposition veut appliquer l'initiative de l'UDC via un mécanisme très souple qui laisse les mains libres au Conseil fédéral. Elle vise d'abord à ne pas mettre en danger les bilatérales. Seule l'UDC rejette le concept.
/ATS