Lonza se retrouvera devant la justice jeudi à Viège. L'entreprise chimique doit répondre de violation par négligence de la loi fédérale sur la protection des eaux et de pollution des eaux par négligence.
Le ministère public reproche à Lonza d'avoir déversé en quantité trop importante un solvant destiné à la production industrielle sur son site de Viège. Des concentrations importantes ont été détectées à plusieurs reprises entre 2011 et 2017 dans le Rhône, à proximité de la station d'épuration et dans la nappe phréatique.
La substance incriminée, appelée 1,4-dioxane, est cancérigène à haute dose. Mais à l'époque, la législation ne fixait aucune valeur limite pour ce produit, seules des recommandations de l'Organisation mondiale de la santé faisaient office de référence.
Contrôle des rejets
Après la découverte de cette pollution en 2014 lors de la surveillance des eaux souterraines dans le cadre du chantier de construction de l'autoroute, le canton a imposé à Lonza un contrôle systématique de ces rejets. L'entreprise devait également en diminuer les volumes.
Le ministère public estime pourtant qu'il y a eu violation de la loi sur la protection des eaux. Le point de vue est contesté par Lonza qui dit s'être tenu aux engagements pris avec le canton. Le réseau d'eau potable de la ville n'a pas été contaminé. Seuls deux puits alimentant des fermes hors zone à bâtir ont été affectés. Ils ont été fermés.
Le tribunal de district de Viège se penchera jeudi sur cette affaire. Pour le ministère public, l'entreprise est coupable de pollution des eaux. Lonza rejette toute violation de la loi sur la protection des eaux puisqu'à l'époque aucune norme ne fixait de valeur limite pour ce produit. Les juges trancheront.
/ATS