Le rajeunissement des essences peut permettre à la forêt valaisanne de s'adapter au changement climatique. Le canton deviendra plus chaud et plus sec, des conditions peu favorables à la forêt.
Les zones boisées de basse altitude sur les deux rives du Rhône seront les plus directement touchées. Elles évoluent déjà dans des conditions relativement sèches. La steppe pourrait encore gagner du terrain au détriment des forêts protectrices, selon une étude du service valaisan des forêts et du paysage, diffusée lundi.
La répétition des périodes sèches augmentera aussi le risque d'incendie, l'expansion de parasites et l'implantation d'espèces invasives. D'un autre côté, les forêts de basse altitude sont déjà peuplées d'espèces résistantes bien adaptées aux conditions difficiles.
La forêt idéale
Le service des forêts et du paysage suggère d'anticiper l'évolution climatique. Les interventions sylvicoles doivent viser un mélange idéal d'essences forestières indigènes adaptées avec une bonne représentation de toutes les classes d'âge.
'Les interventions à préconiser seront plutôt ciblées vers un rajeunissement, prioritairement naturel, des forêts actuelles', indique l'étude. Elle met aussi en garde contre l'appétit du gibier. 'Dans bien des massifs forestiers, le rajeunissement peine à s'installer et seules quelques essences résistant mieux à la dent du gibier peuvent se développer'.
Les spécialistes craignent que les forêts des versants exposés au sud n'aient pas assez de temps pour s'adapter à l'évolution du climat. Ils préconisent des plantations à grande échelle d'essences plus résistantes aux extrêmes climatiques afin de préparer au mieux la forêt.
Conserver le rôle protecteur
'Des forêts jeunes, de faible hauteur, bien aérées, résistent mieux au vent et à la sécheresse', précise l'étude. Des interventions régulières seront nécessaires pour les maintenir. Mais les éclaircies doivent aussi être mesurées pour maintenir le rôle protecteur de la forêt.
En haute altitude, le réchauffement climatique attendu pourrait avoir un effet positif. La limite supérieure de la forêt aura tendance à monter. Les forêts de ces zones pourront encore mieux jouer leur rôle de protection.
'La forêt est un écosystème complexe et il est difficile de prévoir quelle sera, en 2050 voire en 2100, la forêt optimale qui pourra composer avec les changements climatiques', indique l'étude. La présence de plusieurs espèces particulièrement résistantes au stress hydrique permet d'aborder l'avenir avec un 'optimisme mesuré'.
/ATS