Le Ministère public a requis mercredi l'internement et la réclusion à vie contre un homme de 31 ans, pour assassinat. En novembre 2013, à Orbe, l'homme a tué une octogénaire en la frappant et en l'étouffant avec un oreiller. Le jugement sera rendu le 20 mars.
Dans son réquisitoire, le procureur a souligné la 'culpabilité écrasante' de l'accusé, qu'il a qualifié de 'monstre déshumanisé'. Le meurtrier admet les faits, mais nie toute intention homicide, prétendant qu'il ne voulait que 'faire taire' sa victime.
Selon le Parquet, le drame constitue une 'rencontre complètement improbable de deux destins que tout opposait, et qui s'est terminée de manière catastrophique'. Il a dit n'avoir 'jamais vu une mort aussi absurde', la vieille dame ayant été 'mise à mort' pour avoir simplement prononcé 'un mot de trop'.
Il a également tenu compte des très nombreux antécédents de ce récidiviste des actes de violence gratuite et des menaces de mort, ainsi que de son comportement après l'homicide. La perpétuité constitue selon lui une sanction 'à la hauteur d'un palmarès qui dépasse tout entendement'.
Assassin énervé
Le jour du drame, l'homme était venu rejoindre son père dans l'immeuble depuis une semaine. En début de soirée, la victime, désorientée, l'aurait invité à entrer chez elle alors qu'il se trouvait dans la cage d'escalier, après avoir importuné de nombreux voisins.
L'homme, après avoir mangé un gratin chez elle, se serait énervé après qu'elle l’eut pris à tort pour son petit-fils. Il l'a alors frappée au visage et aux jambes, notamment avec un couteau et une fourchette à fondue, et étouffée à l'aide d'un oreiller, jusqu'à ce qu’elle cesse de bouger.
Cocktail de substances
A l'audience, l’homme n'a pas pu expliquer pour quelle raison il s'est énervé, évoquant un 'mélange de sentiments'. Il a expliqué avoir été sous l'effet d'antidépresseurs, de cannabis, et avoir ingéré une forte quantité d'alcool.
Il nie toute intention homicide. Selon lui, il est tombé par accident sur la vieille femme après s'être levé et avoir perdu l'équilibre. Il n'aurait alors que cherché à faire taire la victime, qui s'était mise à crier.
Peu après le drame, il a continué à importuner de nombreux voisins de l'immeuble, à la recherche d'une femme qu'il voulait sermonner pour avoir nui à son père. Arrêté et menotté par la police, il a insulté et menacé de mort deux policiers, qui ont déposé plainte.
Selon l'expert psychiatre, l'accusé souffre d'un trouble de personnalité dont il n'a pas pris conscience, et n'est pas accessible à un traitement. Il a lui aussi préconisé une mesure d'internement.
/ATS