Santésuisse dénonce les secteurs de la santé qui sont trop chers

Santésuisse devance de deux jours l'annonce des primes 2018 de l'assurance maladie pour en ...
Santésuisse dénonce les secteurs de la santé qui sont trop chers

Santésuisse dénonce les secteurs de la santé qui sont trop chers

Photo: Keystone

Santésuisse devance de deux jours l'annonce des primes 2018 de l'assurance maladie pour en expliquer la hausse, correspondant à celle des coûts de santé. La principale faîtière des assureurs maladie souligne les secteurs où les dépenses dépassent la moyenne.

Avec une hausse de 3,8% par personne assurée en 2016, les coûts de la santé continuent de progresser conformément à la croissance moyenne à long terme de 3 à 5%. L'augmentation varie fortement en fonction des catégories de coûts, relève santésuisse mardi dans un communiqué en marge d'une conférence de presse à Berne.

Et la faîtière d'affirmer que, 'compte tenu du fait que les salaires et l'inflation n'augmentent que faiblement, cette hausse persistante aux dépens des assurés est particulièrement préoccupante'. Parmi les principales catégories de coûts, ce sont les coûts hospitaliers ambulatoires qui ont enregistré la plus forte progression en 2016, avec un bond de 8%. Les prestations ambulatoires fournies par les médecins en pratique privée n'ont en revanche augmenté que de 3,5% par personne assurée.

Si les payeurs de primes supportent l'intégralité des dépenses dans le domaine ambulatoire, ce sont avant tout les contribuables qui prennent en charge les coûts des séjours hospitaliers depuis que les cantons ont vu leur part au financement des hôpitaux augmenter à 55% jusqu'au 1er janvier. Or en 2016, les coûts des séjours hospitaliers ont reculé de 1,4% par personne assurée, note santésuisse.

Moutons noirs

Autre coupable de la hausse, les médicaments dont les prix restent élevés faute d'adaptations, dénonce la faîtière. Les coûts des pharmacies et des médicaments délivrés par les médecins en pratique privée ont augmenté au total de 4,6% par personne assurée.

Cette forte croissance persistante est en partie imputable au fait que l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) n'a pas contrôlé les prix en 2015 et 2016 suite à un arrêt du Tribunal fédéral, si bien qu'aucune baisse de prix n'a été mise en oeuvre. Par ailleurs, d'anciens médicaments sont sans cesse remplacés par de nouveaux médicaments plus chers, explique santésuisse.

D'autres catégories de soignants sont visées par les assureurs. Ainsi, selon eux, la physiothérapie a vu ses coûts augmenter de 10,2%. Ceux de l'aide et des soins à domicile ont crû de 8,4% et ceux des laboratoires de 6,3%. Une croissance jugée très 'forte et dont l'importance par rapport à la croissance globale des coûts est en augmentation'. Ces trois secteurs représentent déjà 2,6 milliards sur un total de 31,7 milliards de francs.

Tarmed

Santésuisse ne croit en outre que peu aux affirmations du Conseil fédéral selon lesquelles l'intervention de ce dernier dans le tarif Tarmed, qui entre en vigueur à partir du 1er janvier 2018, permettra d'économiser 470 millions de francs au niveau des traitements ambulatoires des médecins et des hôpitaux, soit 1,5% de prime par personne assurée.

Les assureurs estiment que la démarche du Conseil fédéral 'manque de prudence'. 'Il faut d'abord avoir la garantie que des économies sont réellement faites avant de songer à adapter les primes', déclare Verena Nold, directrice de santésuisse, citée dans le communiqué.

Médecins soupçonnés

En l'absence de prévisions sérieuses, on court le risque que les assurés voient leur facture de prime augmenter l'année suivante, les pertes de recettes de l'année précédente s'ajoutant à la hausse habituelle des coûts, ajoute-t-elle. 'Les payeurs de primes ne comprendraient pas de telles hausses massives des primes.'

Selon santésuisse, l'intervention gouvernementale sur Tarmed ne fera qu'à peine baisser les coûts. La faîtière ne s'attend guère à des économies, car 'médecins et hôpitaux risquent de compenser une fois de plus les réductions tarifaires par une hausse du nombre de prestations facturées avec d'autres positions tarifaires', soupçonne-t-elle. En donnant comme exemple les prestations du médecin en l'absence du patient.

/ATS
 

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