Les employés des institutions sociales neuchâteloises veulent une revalorisation de leurs conditions et davantage de moyens. Une pétition a été signée par 75% du personnel, qui pourrait débrayer si la discussion avec l'Etat n'aboutit pas.
'Les conditions se dégradent et l'épuisement est global. La profession n'est plus attractive par manque de personnel qualifié qu'on ne trouve plus pour faire des remplacements', a expliqué mardi une éducatrice sociale. 'On n'a plus les moyens d'exercer notre métier correctement'.
Le Conseil d'Etat demande aux institutions de respecter la CCT et a des exigences en terme de cahiers des charges mais ne veut pas leur donner les moyens nécessaires pour le faire. 'C'est choquant, la branche est sous pression', a déclaré Claude Brosy, secrétaire syndical du SSP.
La pétition, lancée le 20 septembre à la suite de la lettre du Conseil d'Etat qui a décidé de laisser la même enveloppe budgétaire, a recueilli 1284 signatures, soit 75% du personnel de la branche. Les paraphes devraient se monter à 1400 le 30 novembre lors de la rencontre avec les autorités politiques et de la remise de la pétition.
Un grand rassemblement, sous le thème du parapluie car le social est souvent le dernier rempart pour protéger les démunis, est prévu ce jour-là dans la cour du Château de Neuchâtel. Le personnel manifestera sur son temps de repos. A ce stade-là, un débrayage n'est pas prévu. 'On espère trouver un terrain d'entente avec le Conseil d'Etat', a ajouté Claude Brosy.
Si le personnel n'obtient pas de garanties ou d'ouvertures concrètes à ses revendications, à l'issue de la séance du 30 novembre, une mobilisation pourrait être organisée le 6 décembre à midi, juste avant le vote du Grand Conseil sur le budget. 'Un débrayage pourrait être décidé par le personnel', a ajouté Claude Brosy.
'Une première'
'Une telle mobilisation dans le social du canton est une première. On est des bisounours en général', a expliqué Sylvie Fontana, co-présidente de l'Association neuchâteloise des travailleurs en éducation sociale. Si pendant de nombreuses années, le personnel a admis et accepté que les efforts étaient nécessaires, il arrive 'aujourd'hui à saturation', a-t-elle ajouté.
La pétition demande de donner aux institutions les moyens financiers permettant d'appliquer la CCT-ES. Elle veut aussi que les salaires des employés, actuellement inférieurs d'environ 10-15% à ceux des fonctionnaires de l'Etat, soient revalorisés. Surtout que dans la branche, l'horaire hebdomadaire est plus élevé, de 43 à 47 heures selon les fonctions.
Actuellement, malgré l'augmentation du coût de la vie et des primes d'assurance maladie, aucune revalorisation du salaire n'est prévue pour la plupart des collaborateurs de la branche.
/ATS