Simonetta Sommaruga a entamé lundi sa visite de trois jours au Sri Lanka. La conseillère fédérale s'est rendue à Jaffna, dans la partie tamoule du pays, où elle a rencontré des victimes du conflit et des proches de personnes déplacées.
La conseillère fédérale s'est notamment entretenue avec des femmes dont les proches ont disparu ou ont été victimes de violences policières. Elle a également discuté avec des personnes qui sont retournées au Sri Lanka après avoir fui le pays. Ces dernières ne savent pas vraiment si elles peuvent espérer une fois à nouveau mener une existence digne dans leur pays.
'Les gens n'oublient pas rapidement une trentaine d'années de guerre civile', a résumé la cheffe du Département fédéral de justice et police (DFJP).
Le Sri Lanka et la Suisse devaient signer mardi matin un accord pour collaborer plus étroitement dans le domaine migratoire. Mais la ministre de la justice est d'avis que d'autres rapprochements sont prématurés. Les autorités sri lankaises doivent avant cela mener des réformes et assurer une meilleure protection des droits humains sur son territoire.
'Phase sensible'
Bien que la guerre civile se soit achevée il y a sept ans, lorsque les troupes de l'armée sri lankaise ont battu les séparatistes tamouls, le processus de réconciliation n'a pas beaucoup avancé. Même si les partis tamouls et musulmans font partie de la coalition gouvernementale, la méfiance entre les groupes ethniques demeure forte. D'importantes réformes comme la fédéralisation de l'Etat et l'abolition de la loi antiterrorisme, trop souvent utilisée de manière arbitraire, traînent.
Selon Mme Sommaruga, la volonté politique de réconciliation est là, quand bien même le pays traverse une 'phase sensible'. Cependant, les Sri Lankais font très peu confiance au gouvernement.
/ATS