Sondage SSR: sort incertain du texte sur le renvoi des étrangers

Si les Suisses avaient voté il y a une semaine, ils auraient dit oui à un second tube au Gothard ...
Sondage SSR: sort incertain du texte sur le renvoi des étrangers

Sondage SSR: sort incertain du texte sur le renvoi des étrangers

Photo: Keystone

Si les Suisses avaient voté il y a une semaine, ils auraient dit oui à un second tube au Gothard et approuvé d'un cheveu l'imposition des couples. L'initiative UDC sur les criminels étrangers serait refusée, tout comme celle sur les denrées alimentaires.

Le camp du non se renforce à l'approche du scrutin, tout objet confondu, à l'exception de la participation: celle-ci pourrait crever le plafond en Suisse alémanique, selon l'institut GfS Berne, mandaté par la SSR pour ce deuxième sondage publié mercredi.

Renvoi des étrangers: suspense

L'initiative de mise en oeuvre de l'UDC suscite des avis tranchés. Mais les positions semblent évoluer après le premier vote des Suisses fin 2010, quand ils ont accepté l'initiative 'Pour le renvoi des étrangers criminels', en particulier dans les rangs du PLR et du PDC: près d'un sympathisant sur cinq de ces deux formations a changé d'avis et dit non à ce stade.

Des fronts de force pratiquement égale se font face avec un léger avantage pour les opposants, 46% contre 49%. Le camp du oui a faibli entre les deux sondages de cinq points, tandis que celui du non en a gagné sept. A l'exception de l'UDC, la majorité des partis, PLR compris, sont désormais majoritaires à choisir un non.

L'issue du scrutin est ouverte. La tendance va vers le non, mais les initiatives issues des rangs UDC ont plusieurs fois réservé des surprises de dernière minute, rappelle prudemment l'équipe de Claude Longchamp. Plusieurs d'entre elles ont finalement été acceptées par le peuple, se transformant au fil de la campagne en vote de contestation.

Vers un oui au Gothard

Le soutien au second tube au Gothard s'est aussi affaibli. Le projet obtenait 64% de oui en janvier contre 56% actuellement. La tendance va plutôt vers un oui le 28 février, mais le non gagne du terrain, selon GfS.

Près de 70% des sympathisants PLR soutiennent ce projet, comme 69% des proches de l'UDC et 64% du PDC. Le rejet est puissant à gauche chez 86% des militants écologistes et 65% des socialistes.

Les différences régionales sont marquées: les Alémaniques défendent un deuxième tube à 58% (-8%), les Tessinois à 51% (-25%) tandis que les Romands n'y sont favorables qu'à 47% (-6%). La mobilisation des opposants semble jouer à plein dans le sud de la Suisse.

Mariage: le soutien faiblit

Entre les deux sondages, le camp du oui à l'initiative PDC 'Pour le couple et la famille - Non à la pénalisation du mariage'a fondu. Elle obtenait 67% des intentions de vote favorables lors du premier sondage le 22 janvier avant de chuter à 53%.

Le sort de cette proposition est ouvert, selon les politologues. Elle est portée par les membres du PDC et UDC, mais leur approbation faiblit.

Défiance

L'initiative de la Jeunesse socialiste suisse 'Pas de spéculation sur les denrées alimentaires' est la seule proposition qui ne convainc pas depuis le premier sondage. Les votes favorables sont passés à 31% (-17) face au non à 54% (+15).

Les Verts, les femmes et les jeunes sont les plus nombreux à glisser un oui dans l'urne tandis que les avis divergent fortement entre les trois régions linguistiques. Un non le 28 février semble acquis.

Forte participation attendue

La surprise pourrait venir de la participation, passée de 48 à 55% entre les deux sondages. Particulièrement élevée en Suisse alémanique (59%), elle a bondi au Tessin à 41% (+15) et se fixe à 47% en Suisse romande.

Du côté des partis, les trois quarts de l'électorat du PS dit vouloir se rendre aux urnes, comme 65% de celui du PLR. Cette participation pourrait atteindre des records pour ces deux formations, plus haute que celle obtenue lors des élections fédérales en octobre dernier.

Les intentions de donner son avis le 28 février sont aussi plus fortes chez les Verts, passant de 39 à 55%. Seul le PDC enregistre un recul de 10 points, (67%-57%).

Pas de pronostic

L'institut GfS Berne met toutefois en garde. 'Il ne s'agit pas de pronostics sur l'issue du scrutin du 28 février, mais d'un état des lieux', indique l'équipe de politologues, pilotée par Claude Longchamp.

'Pour une projection, il faut tenir compte des indécis. Pour un pronostic, il s'agit encore de savoir de quelle manière les derniers rebondissements de la campagne vont influencer l'électorat: nous avons délibérément écarté les deux'.

L'enquête, menée entre le 5 et le 13 février par GfS Berne sur mandat de la SSR, a été réalisée auprès de 1411 citoyens des trois régions linguistiques. La marge d'erreur est de 2,7%.

/ATS


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