Stefan Holenstein est le nouveau président de la Société suisse des officiers (SSO). Il a été élu samedi à Coire lors de l'assemblée des délégués et il succède à Denis Froidevaux. La SSO a par ailleurs exigé un budget annuel d'au moins 5 milliards pour l'armée.
M. Holenstein, 54 ans, qui a le grade de colonel EMG (état-major général), est avocat avec un Executive MBA de l’Université de Zurich en administration des affaires. Le Zurichois est officier de milice et est actuellement directeur de l’Automobile Club de Suisse (ACS), a indiqué la SSO. Précédemment, il avait siégé à la direction de santésuisse.
Il se réjouit de relever ce nouveau défi: 'Je suis très fier et c’est un grand privilège que je puisse diriger l’organisation de militaires la plus grande et la plus importante de la Suisse pour les trois prochaines années', a-t-il dit. Les délégués ont rendu hommage, avec une ovation debout, au brigadier Denis Froidevaux, ce Vaudois d'origine jurassienne qui a présidé la SSO durant quatre ans.
L'assemblée s'est déroulée en présence du nouveau ministre de la défense Guy Parmelin. Dans son discours, il s'est penché sur les défis de la société et de l'armée, ainsi que sur la politique de sécurité, a précisé Daniel Slongo, secrétaire général de la SSO, joint par l'ats.
L'organisation s'inquiète des mesures d'économies prévues dans le cadre du programme de stabilisation 2017-2019 de la Confédération et demande que l'armée soit complètement exclue de ce programme. Durant deux décennies, l’armée a déjà largement contribué aux efforts en réduisant ses coûts de quelque 30% et en réalisant des économies à hauteur de plusieurs milliards de francs, note la SSO.
Moyens financiers insuffisants
S'agissant du budget de l'armée, la SSO estime que les 5 milliards de francs annuels décidés par le Parlement ne permettront même pas de couvrir entièrement les besoins financiers. Le brigadier Denis Froidevaux a rappelé que 5 milliards est déjà un compromis sachant que le coût réel du nouveau concept de l'armée se situe annuellement à 5,4 milliards.
L’Assemblée des délégués a en outre refusé à l'unanimité le rapport sur la politique de sécurité 2016 dans sa forme actuelle, estimant qu'il souffre de graves lacunes. 'En effet, si l’énoncé de la situation et les déductions à en tirer sont décrites de manière correcte, il manque les conséquences en termes de politique de sécurité'. La SSO déplore l’absence d’une réelle stratégie.
Service civil dans le collimateur
Les officiers sont aussi très inquiets de la manière dont l’obligation de servir est appliquée par le Conseil fédéral. Si globalement le taux d’aptitude reste stable depuis plusieurs années, il est inacceptable de voir que le service civil est devenu une véritable alternative au service militaire.
La SSO dénonce l’insidieuse introduction d’une forme de libre choix entre service militaire et service civil. Le peuple a confirmé que le service civil devait constituer un service de remplacement pour ceux qui ne peuvent concilier le service militaire avec leur conscience. Or le service civil est devenu un véritable acquis social mettant en péril l’alimentation des effectifs de l’armée.
/ATS