Le procès de quatre hommes accusés à divers niveaux de participation à un trafic international de drogue s'est ouvert ce lundi devant le Tribunal criminel de La Chaux-de-Fonds. Il se tiendra jusqu'à jeudi sous haute surveillance policière.
Agés entre 58 et 43 ans, les quatre prévenus, trois Kosovars et un Italien sont accusés d'infractions graves à la loi fédérale sur les stupéfiants et d'actes de blanchiment d'argent. Ils sont notamment soupçonnés d'avoir participé dans le cadre d'une bande à un vaste trafic international de drogue.
La peine maximale encourue pour le principal accusé est de 20 ans de prison. Dans des affaires de stupéfiants, il est rare qu'une personne écope d'une peine privative au-delà de 12 ans de prison en Suisse, observe un expert judiciaire.
Centaines de kilos de cocaïne
Le trafic aurait duré entre mai 2011 et septembre 2015. Les prévenus auraient utilisé des subterfuges pour faire livrer des centaines de kilos de cocaïne depuis l'Amérique latine en Europe, ainsi que pour faire passer depuis l'Albanie et le Kosovo en Suisse des centaines de kilos de marijuana.
Le Ministère public neuchâtelois cite notamment des mules, des containers, des meubles et des matériaux de construction. Cette bande aurait aussi utilisé des subterfuges, comme l'appel à des tiers, pour transmettre l'argent nécessaire au financement de ce trafic depuis la Suisse en Amérique latine ou dans les Balkans.
La drogue était dissimulée parmi des marchandises licites transportées dans des containers par voie maritime ou aérienne, en faisant croire qu'il s'agissait notamment de fleurs, d'asperges, de crevettes, de filets de perche, de meubles ou de champignons. Ainsi, 120 kilos de cocaïne dissimulés dans un container de bananes ont été saisis dans le port de Brême (D).
Une taupe
A l'issue d'une longue enquête avec surveillance, mise sur écoute et infiltration, le quatuor a été interpellé en 2015. Lors d'une première audience préliminaire à fin juin, les avocats de la défense ont déclaré que la montagne accouchera d'une souris. Ils dénoncent un trafic monté de toutes pièces par la stratégie policière d'infiltration.
Lors d'une seconde audience préliminaire le 19 septembre, les avocats de la défense ont bombardé la personne infiltrée - une taupe - et sa personne de contact à la police judiciaire de questions sur leurs méthodes. Ils estiment que les enquêteurs ont fait plus que du zèle.
L'un des accusés est en détention pour des motifs de sûreté et un autre est en exécution anticipée de sa peine. Les deux autres ont été libérés sous conditions.
/ATS