Le groupe 'Non à la violence à l'encontre des enfants' demande d'inscrire dans la loi l'interdiction des châtiments corporels et de la violence psychique. A l'occasion de la journée des droits de l'enfant, lundi, il crée une association et prévoit une pétition.
Le groupe revendique le droit à une éducation sans violence. Le Code civil doit interdire explicitement les punitions corporelles et la violence psychologique à l'encontre des enfants, écrit-il dans un communiqué.
Au-delà, il demande des mesures d'accompagnement, comme la diffusion d’informations sur les droits de l’enfant ainsi que des mesures de soutien, conseil et sensibilisation des parents.
'Nous voulons que les enfants puissent grandir sans violence, dans un environnement leur garantissant sécurité, respect et tolérance', souligne le groupe. La Suisse doit enfin concrétiser la convention de l'ONU sur les droits des enfants. Or le Conseil fédéral et le Parlement refusent toujours d'inscrire dans la loi l'interdiction de toute forme de violence à l'encontre des enfants.
Phénomène répandu
Il n'existe que peu de chiffres sur les châtiments corporels. Selon une étude publiée en octobre par la Haute école zurichoise de sciences appliquées (ZHAW), un cinquième des jeunes en Suisse subissent des violences graves à leur domicile.
Le groupe renvoie à une autre étude, réalisée par l'Université de Fribourg entre 1990 et 2004 sur mandat de l'Office fédéral des assurances sociales.
Ainsi, plus de 35% des parents d'enfants et adolescents âgés jusqu'à 16 ans ont affirmé avoir frappé leur enfant au cours des quatre dernières semaines. Selon une extrapolation, plus de 1700 enfants âgés de moins de deux ans et demi sont frappés, du moins parfois, avec des objets. Plus de 35'000 enfants dans cette catégorie d'âge sont fessés et plus de 13'000 encaissent des gifles.
'Chiffres inquiétants'
Près de 27'000 enfants âgés de 2,5 à 4 ans, 38'000 des 4 à 7 ans, 34'000 des 7 à 12 ans et 37'500 des 12 à 16 ans sont frappés de temps à autre jusqu'à très souvent sur leur postérieur. Le total de 170'000 enfants concernés est inquiétant, écrit le groupe.
Les revendications du groupe 'Non à la violence à l'encontre des enfants' sont notamment soutenues par la conseillère d'Etat zurichoise Jacqueline Fehr (PS) et le Valaisan Jean Zermatten, fondateur et ancien président du comité des droits de l'enfant de l'ONU.
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/ATS