Après avoir réalisé par erreur une double mastectomie chez une patiente en juillet 2014, un médecin à Lugano (TI) est réapparu dans les salles d'opération il y a quelques mois. Il faisait pourtant l'objet d'une suspension et d'une procédure pénale.
C'est le quotidien tessinois La Regione qui a mis en lumière le cas dans son édition de lundi. Les autorités cantonales étaient au courant que le médecin avait violé son interdiction d'exercer, a indiqué lundi le Département de la santé du Tessin lors d'une prise de position. En raison du secret professionnel, 'aucune précision' ne peut être donnée, a ajouté le département.
Selon La Regione, le médecin était présent lors d'une opération, ce que son avocat Tuto Rossi a confirmé à l'ats. Une patiente de longue date aurait demandé au gynécologue de la 'soutenir moralement' durant une intervention. Ce qui a été avalisé par le médecin traitant, d'après M. Rossi.
Lors d'un moment décisif de l'opération, son client serait intervenu durant 'quelques secondes' pour réaliser un geste normalement réservé à la sage-femme. Après l'opération, le médecin suspendu aurait directement et entièrement informé les autorités tessinoises de sa démarche, explique son avocat.
Interdit de pratiquer
La commission chargée de la surveillance sanitaire s'est déjà penchée sur l'incident il y a quelques mois dans le cadre de la procédure en cours, selon le Département cantonal de la santé. Celui-ci avait décidé en septembre 2015 de retirer au prévenu son autorisation d'exercer comme médecin pour une 'durée indéterminée'.
Le gynécologue peut déposer au plus tôt après deux ans une demande afin de pouvoir à nouveau pratiquer son métier. Il s'était opposé à cette décision. En mars, le gouvernement tessinois a cependant confirmé la suspension. Selon le département de la santé, le tribunal administratif cantonal doit encore prononcer un jugement.
Il a confondu sa patiente
Après une opération réalisée à la clinique Sant'Anna en juillet 2014, le médecin avait d'abord prétendu que l'amputation des deux seins de la patiente de 67 ans était nécessaire. Il a avoué plusieurs mois plus tard avoir confondu la patiente.
Le médecin cantonal avait par la suite procédé à une inspection de la clinique et constaté qu'elle remplissait toutes les mesures de sécurité pour éviter de telles erreurs à l'avenir, avait alors indiqué le département de la santé.
La clinique Sant'Anna, qui appartient au groupe privé vaudois Genolier, avait regretté ce terrible incident. Elle avait déjà déclaré que le médecin était seul responsable de cette erreur. La direction de la clinique est restée injoignable lundi.
/ATS