Les rentes AVS ne permettent pas de vivre et perdent de la valeur, alors que celles du 2e pilier baissent toujours plus rapidement. Pour ces raisons, une alliance de syndicats, de partis et de différentes organisations lance une initiative pour une 13e rente AVS.
'Toute personne mérite une bonne rente après une vie de travail', affirme Pierre-Yves Maillard, président de l'Union syndicale suisse (USS), qui donnait jeudi une conférence de presse à l'occasion du lancement de cette initiative, dans un communiqué. 'Mais de plus en plus souvent, ce n’est plus le cas pour les salariés ordinaires', relève-t-il.
La rente de celle ou celui qui prend sa retraite aujourd’hui ou demain est inférieure à celle touchée par les générations précédentes. La moitié des personnes parties à la retraite en 2017 doivent s’en sortir avec moins de 1777 francs de rente AVS par mois. 'De telles rentes sont tout simplement trop basses', souligne M. Maillard.
De leur côté, les rentes du 2e pilier s'effondrent, alors même que les cotisations versées par les salariés ont atteint 'un niveau record'. Depuis à peu près dix ans, elles ont subi une baisse réelle de 8% en moyenne, et cette tendance vers le bas s’accélère.
Femmes lésées
L’écart existant entre les rentes au détriment des femmes est particulièrement problématique. L'initiative pour une 13e rente AVS est lancée pour cette raison dans le contexte de la Journée internationale pour les droits des femmes, le 8 mars.
Plus d’un tiers des retraitées ne reçoit même aucune rente du 2e pilier. Et même lorsqu’elles en ont un, leurs rentes ne représentent en moyenne que la moitié de celles des hommes. Cela, parce que leurs parcours de vie se caractérisent par des interruptions professionnelles, le travail à temps partiel et des salaires inférieurs.
Dans l’AVS par contre, les rentes des hommes et des femmes sont similaires, parce que la garde des enfants et l’assistance apportée aux proches y sont prises en compte et augmentent les rentes.
Excédents de la BNS
Avec cette initiative, Pierre-Yves Maillard entend 'empêcher la privatisation rampante de la prévoyance vieillesse'. Il souligne que les banques et les assurances dénigrent l’AVS afin de vendre le plus possible de produits du 3e pilier. Pour lui, il y a en Suisse assez d’argent pour des rentes décentes.
Par exemple, grâce à un financement additionnel de l’AVS via les excédents 'exorbitants' qu’enregistre la Banque nationale suisse (BNS). La 13e rente servira en outre à compenser l’effondrement des rentes du 2e pilier, estime Giorgio Tuti, le président du Syndicat du personnel des transports (SEV).
Regroupant également des organisations de retraités ainsi que féminines, l'alliance derrière l’initiative commence jeudi midi la récolte des signatures.
/ATS