L'alliance annoncée lundi entre l'ancien président du Grand Conseil valaisan Nicolas Voide (PDC) et la liste UDC pour l'élection au gouvernement valaisan en mars a surpris le monde politique. A gauche comme à droite l'étonnement domine.
Le président du PDC du Valais romand Serge Métrailler est surpris et aussi déçu par la candidature de Nicolas Voide. Il a pris sa décision sans consulter ni informer la direction du parti, a déclaré mardi à l'ats Serge Métrailler. Le PDC ne soutiendra pas la campagne du candidat dissident.
Le président du PDC ne cache pas son irritation. Le calendrier du PDC était connu. Le parti a désigné ses candidats le 12 mai dernier. M. Voide n'était pas prétendant.
Serge Métrailler ne croit guère aux chances de Nicolas Voide. 'Ce sera difficile pour lui de faire un meilleur score que Christophe Darbellay'. Nicolas Voide et Christophe Darbellay sont domiciliés dans le même district. Or la constitution cantonale interdit que deux élus d'un même district siègent au gouvernement.
Surprise générale
La surprise touche aussi les autres partis. 'J'ai d'abord cru que c'était un gag', a déclaré la présidente du PS du Valais romand Barbara Lanthemann sur les ondes de Rhône FM. Cette manoeuvre laisse supposer 'que la candidature de Christophe Darbellay fait mal'.
Cette liste avec les deux candidats UDC et un PDC montre une polarisation toujours plus grande de la politique et un glissement vers une droite libérale et conservatrice. La présidente du PS espère que l'électorat s'en rendra compte. Pour autant, la liste du PS n'est pas en danger, a-t-elle affirmé.
L'étonnement est aussi de mise au PLR. 'J'ai pensé à un canular', a dit René Constantin, président du PLR sur Rhône FM. Il s'étonne de la décision de Nicolas Voide qui a toujours été un ardent défenseur du PDC. 'Avec cette candidature, il met en danger son propre parti, ça laisse un peu songeur'.
Virage à droite
Nicolas Voide sera candidat à l'élection au Conseil d'Etat valaisan en mars prochain sur une liste intitulée 'Ensemble à droite' en compagnie du sortant Oskar Freysinger (UDC) et de Sigrid Fischer-Willa (UDC). Cette liste veut proposer une voie médiane entre 'la gauche internationaliste destructrice d'identité et importatrice de chômage et la droite néolibérale mondialiste qui fragilise les classes moyennes en les appauvrissant', selon un communiqué diffusé lundi.
L'actuel gouvernement cantonal est composé d'une élue socialiste, de trois PDC et de l'UDC Oskar Freysinger. Ce dernier estime que le Conseil d'Etat est trop à gauche, l'empêchant de tenir ses engagements. Un coup de barre à droite est nécessaire pour construire un projet de société.
/ATS