Une récompense financière progressive pousse les personnes souhaitant arrêter de fumer à le faire. Le taux de réussite obtenu lors d'une étude novatrice de l'Université de Genève (UNIGE) est similaire à d'autres méthodes - conseils médicaux et médicaments.
Le tabac est une des causes de mortalité les plus courantes, principalement chez les personnes à bas revenus, plus nombreuses à fumer. Afin de les inciter à arrêter le tabac, l'équipe du Jean-François Etter, de la Faculté de médecine de l'UNIGE, a proposé des bons d'achat à des fumeurs de la région genevoise dont le revenu individuel ne dépasse pas 50'000 francs par an, écrit lundi l'UNIGE.
L'expérience a porté sur 800 volontaires divisés en deux groupes égaux. Dans le premier, les personnes recevaient l'équivalent de 1500 francs, pour autant qu'elles arrêtent de fumer jusqu'à la fin des six premiers mois de contrôle. Les montants, toujours plus élevés, étaient versés juste après les tests biochimiques destinés à vérifier l'arrêt du tabac. Le second groupe, lui, ne recevait rien.
Les résultats, publiés dans le Journal of the American College of Cardiology, montrent que l'incitation financière a un impact positif: 55% des fumeurs du premier groupe avaient arrêté le tabac pendant les trois premiers mois, contre 12% dans le second, 45% à six mois (11%) et 9,5% à 18 mois (3,7%), alors qu'ils ne touchaient plus aucune récompense financière.
'La grande différence entre le pourcentage d'arrêt à six mois et 18 mois nous invite à penser qu'il faudrait prolonger l'incitation financière sur une période plus longue', estime le professeur Etter. Selon le spécialiste du tabagisme, le taux de réussite pourrait aussi être plus élevé en associant argent, conseils médicaux et de substituts nicotiniques.
/ATS