Avec l'explosion des cas dus au variant Omicron, les hospitalisations vont à nouveau augmenter prochainement. Le système de santé sera sous pression, et ce même si les soins intensifs ne seront pas sollicités comme lors des vagues précédentes, a prévenu l'OFSP mardi.
Même si les hospitalisations sont en légère baisse et que l'on observe actuellement une stabilisation de l'occupation des lits de soins intensifs, l'évolution ne doit pas tromper: 'les hospitalisations vont à nouveau augmenter ces prochaines semaines', a averti Patrick Mathys, chef de la section Gestion de crise et collaboration internationale de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), devant les médias à Berne.
Plus de 90% des patients Covid-19 dans les hôpitaux sont actuellement infectés par le variant Delta, a expliqué pour sa part Samia Hurst, vice-présidente de la taskforce scientifique de la Confédération. Mais la transition vers Omicron, dominant en Suisse, est attendue dans les deux prochaines semaines.
Accumulation des quarantaines
Et même si les risques de finir à l'hôpital après avoir été infectés par Omicron sont inférieurs de moitié qu'avec Delta, Mme Hurst craint malgré tout une double charge pour les hôpitaux, entre les contaminations du personnel soignant et une surcharge dans l'arrivée de patients. 'Un nombre élevé d'hospitalisations diminue la qualité des soins pour tous, aussi dans les services normaux.'
Rudolf Hauri, président de l'Association des médecins cantonaux de Suisse, a confirmé la situation tendue pour le personnel des hôpitaux, qui doit déjà faire face à une accumulation des mesures de quarantaine et d'isolement. Une situation qui n'est pas près de s'améliorer, selon M. Hauri.
En outre, même une troisième dose de vaccin ne protège pas totalement contre une infection au coronavirus. Actuellement, 357 personnes 'boostées' se trouvent à l'hôpital, a indiqué l'OFSP à Keystone-ATS, revenant sur une information du portail nau.ch.
Enfants très touchés
L'évolution actuelle n'épargnera pas les écoles, les enfants étant 'fortement touchés par la vague Omicron', a relevé pour sa part Alain Di Gallo, lui aussi membre de la taskforce scientifique de la Confédération.
Alors que les enfants ont repris ou vont reprendre le chemin de l'école après les fêtes, le but est de garder l'enseignement en présentiel et d'éviter une rupture de la formation et de la vie quotidienne, a exposé celui qui est aussi directeur de la Clinique pour enfants et adolescents de l'hôpital universitaire de Bâle.
Il a préconisé l'installation de moniteurs pour mesurer le CO2 dans les salles, afin de contrôler la qualité de l'air. Il a aussi recommandé les tests réguliers de tous les enfants, y compris ceux asymptomatiques. 'Une, deux voire trois fois par semaine.' Il faut en outre être attentif aux enfants qui présentent des symptômes.
Nombreux cas non recensés
M. Di Gallo a enfin plaidé pour la vaccination des enfants. Le vaccin permet d'atténuer les effets en cas d'infections, de continuer à aller à l'école ou encore d'éviter le Covid long, a-t-il insisté.
La campagne de vaccination pour les enfants, qui vient de démarrer, sera toutefois complexe à mener et nécessite le soutien de spécialistes, à commencer par les pédiatres, a relevé Rudolf Hauri. 'Les enfants ne sont pas simplement de petits adultes'.
Les experts de la Confédération ont une nouvelle fois appelé la population à limiter les contacts au strict minimum, à suivre les prescriptions sanitaires et à se faire tester dès l'apparition de symptômes.
Le haut taux de positivité actuel (passé de 26,2% à 33,8% en une semaine) laisse d'ailleurs penser que de nombreuses infections ne sont pas recensées, a relevé Patrick Mathys.
/ATS