Le projet de budget 2018 de la Ville de Genève présente un déficit de 20 millions de francs, pour 1,1 milliard de charges. L'exécutif n'a pas voulu couper dans les prestations. Il mise sur un retour rapide à l'équilibre.
Ce déficit est surtout dû à une baisse de la fiscalité des personnes physiques de 28,8 millions, a expliqué mercredi devant les médias la conseillère administrative Sandrine Salerno, en charge des Finances. Les bonus ont été moins importants ces dernières années dans le secteur bancaire à cause des adaptations en vue de l'entrée en vigueur de l'ordonnance sur l'échange automatique de renseignements.
En outre, les frontaliers au statut de quasi-résidents ne sont plus imposés à la source mais au barème ordinaire. Or le passage d'un système à l'autre génère un retard. 'La nouvelle taxation apparaîtra au plus tard dans les comptes 2018', a souligné Mme Salerno. Le canton, qui prévoit lui aussi un budget déficitaire, donnera de nouvelles prévisions fiscales en octobre.
'Posture' de la droite
L'exécutif est donc serein. Le tissu économique genevois est robuste, les perspectives sont positives. Et la santé financière de la Ville de Genève est bonne: les charges globales n'ont augmenté que de 0,98% en moyenne par année entre 2008 et 2018, souligne la magistrate. La dette, elle, est constante depuis 2013.
Interrogée sur le risque que ce projet de budget déficitaire déplaise à la majorité du Conseil municipal, la grande argentière relève qu'il y a un blocage de la droite depuis le début de la législature, même lorsque le projet de budget est bénéficiaire. 'C'est une posture politique qui abîme l'image de l'institution', estime-t-elle. Le PLR a déjà annoncé qu'il s'opposera à ce budget.
Postes prioritaires
Pour 2018, l'exécutif entend maintenir toutes les prestations. Il veut poursuivre sa politique de soutien aux familles avec la création de 68 nouvelles places de crèche. Il prévoit aussi trois postes de plus au Service d'incendie et de secours, ce qui permettra d'atteindre les 25 nouveaux postes promis en début de législature. Et il veut consacrer 0,58% de son budget à la solidarité internationale.
Les charges en personnel vont croître de 1%. La Ville veut que tous ses employés accèdent au 2e pilier, ce qui implique un élargissement de la couverture de prévoyance professionnelle (388'000 francs). En outre, 798'000 francs seront dévolus à la revalorisation des fonctions. Le niveau des investissements est, quant à lui, stable: 130 millions, avec un taux d'autofinancement de 57,6%.
/ATS