Les tentatives de suicide chez les enfants et adolescents enregistrées à l'Hôpital pédiatrique universitaire de Zurich ont plus que doublé l'an dernier. Les admissions pour troubles psychosomatiques ont également triplé en raison de la pandémie.
Même si aucune donnée scientifique ne l'étaye pour l'instant, le lien avec la situation sanitaire est hautement vraisemblable, indique Markus Landolt, psychologue en chef de l'établissement, dans une interview publiée par la NZZ am Sonntag. En 2020, 49 enfants et adolescents ont été admis aux urgences après une tentative de suicide, contre 22 en 2019.
Cette année, on en est déjà à 21, ajoute le Pr Landolt, et la situation s'aggrave. La plupart des jeunes concernés sont âgés de plus de douze ans et plus de la moitié sont des filles. Toutes les classes sociales sont touchées.
Sont également en hausse les troubles alimentaires, dont certains mettent la vie en danger, et les troubles dissociatifs de la perception du corps. Pendant la deuxième vague, entre novembre et mars derniers, les admissions en stationnaire ont triplé par rapport à une année auparavant.
De nombreux jeunes décrivent des situations familiales très difficiles, des conflits et de la violence, poursuit le spécialiste. Il y a aussi ceux qui ont peur du décrochage scolaire, de décevoir les attentes des parents ou plus généralement des angoisses face à l'avenir.
Le suivi des intéressés est également précaire. Il est pratiquement impossible de trouver une place pour un traitement psychothérapeutique, la situation est catastrophique, conclut le Pr Landolt.
En décembre dernier, l'étude Swiss Corona Stress Study menée à l'Université de Bâle avait déjà montré que les jeunes sont particulièrement touchés. Les chercheurs ont également constaté une corrélation entre la force de la deuxième vague et la fréquence des symptômes dépressifs graves dans les cantons.
/ATS