Le monde du travail doit s'adapter aux enjeux du changement climatique. Quelques jours après l'annonce de Donald Trump, le directeur général de l'OIT Guy Ryder a appelé lundi à Genève ses acteurs à la responsabilité au début de la Conférence internationale du travail.
Pendant longtemps, de nouveaux emplois et la croissance semblaient contradictoires avec la protection de l'environnement, a affirmé le chef de l'Organisation internationale du travail (OIT) au premier jour de la réunion, ouverte un jour férié. 'Nous avons compris que ce choix était faux', a-t-il dit.
Après l'annonce du président américain de son intention de retirer son pays de l'Accord de Paris sur le climat, le directeur général a au contraire vu une 'opportunité' vers un monde du travail plus juste. Il n'a pas nié que cette situation provoquera 'de grandes perturbations'. 'Des emplois seront perdus. Des emplois seront gagnés', a dit M. Ryder.
Dans son rapport publié récemment pour la Conférence, il avait comparé la situation de l'OIT face au développement durable à une jeune pousse. Pour avoir un impact, ses activités devront être étendues.
Une Initiative verte avait été lancée en 2013 pour le centenaire de l'organisation en 2019. M. Ryder la considère comme une 'contribution nécessaire' du monde du travail. Il en appelle à des partenariats et à davantage de financement, notamment au travers du Fonds vert pour le climat.
Suisse en lice pour le Conseil de l'OIT
Plus de 4000 délégués des 187 Etats membres se retrouvent pendant une dizaine de jours pour cette 106e Conférence à Genève. Ils font partie des gouvernements et des partenaires sociaux.
La Suisse est représentée par le chef de la Direction du travail du Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) Boris Zürcher, le directeur général de la Fédération des entreprises romandes (FER) Blaise Matthey et le secrétaire central à l'Union syndicale suisse (USS) Luca Cirigliano. Berne va tenter lundi prochain d'être élue au Conseil de l'OIT pour la période de juin 2017 à juin 2020.
Parmi les décisions attendues, le budget de l'OIT doit atteindre 797,4 millions de dollars (environ 768,5 millions de francs) pour la période de 2018 à 2019. Le pacte mondial pour une migration sûre qui couvre les questions d'emploi et de travail décent pour les travailleurs migrants sera abordé. 'Personne ne s'imagine l'avenir du travail sans migration', a affirmé M. Ryder.
La conférence doit aussi discuter de la situation des femmes. Ou encore du marché du travail dans les crises liées à des désastres ou des conflits.
/ATS