Le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson est arrivé samedi à Pékin, où il doit s'entretenir de la crise nucléaire nord-coréenne avec le président Xi Jinping. A l'heure où Washington applaudit les sanctions accrues de la Chine contre Pyongyang.
Il s'agit de la deuxième visite du chef de la diplomatie américaine depuis l'entrée en fonctions de l'administration de Donald Trump début 2017.
Outre le président Xi - qu'il rencontrera dans l'imposant Palais du Peuple place Tiananmen - , M. Tillerson doit s'entretenir avec le ministre des Affaires étrangères Wang Yi ainsi qu'avec le conseiller d'Etat Yang Jiechi, le plus haut diplomate du régime communiste.
Objectif affiché: préparer la première visite de Donald Trump en Chine, prévue en novembre dans le cadre d'une tournée asiatique.
'Mais certainement la Corée du Nord sera l'un des sujets sur la table', a volontiers reconnu Rex Tillerson peu avant son départ. Il discutera avec ses interlocuteurs chinois de la 'dénucléarisation de la péninsule coréenne', mais aussi de commerce et d'investissement, selon le Département d'Etat.
Progrès
Ces derniers mois, l'administration Trump avait publiquement accusé la Chine - le principal allié de Pyongyang - de ne pas faire suffisamment pression sur son turbulent voisin pour qu'il abandonne ses ambitions nucléaires. Mais le ton semble s'être récemment adouci, à mesure que Pékin approuvait et mettait en musique les nouveaux trains de sanctions de plus en plus sévères contre Pyongyang adoptés par le Conseil de sécurité de l'ONU.
Le ministère chinois du Commerce a annoncé jeudi que les entreprises nord-coréennes établies en Chine devraient fermer d'ici janvier.
Le géant asiatique, fournisseur de la quasi-totalité du brut consommé par les Nord-Coréens, a également confirmé la semaine dernière qu'il limiterait drastiquement ses exportations de produits pétroliers raffinés.
En conséquence, la porte-parole du département d'Etat américain Heather Nauert a salué cette semaine 'des progrès', jugeant que la Chine avait 'fait des pas énormes dans la bonne direction'.
Donald Trump a lui 'applaudi' mardi Pékin, pour la seconde fois en moins d'une semaine, pour avoir selon lui 'rompu tout lien bancaire' avec Pyongyang, une chose 'impensable il y a seulement deux mois'.
Double moratoire
La diplomatie chinoise plaide cependant sans relâche pour une solution 'pacifique' et défend l'idée d'un 'double moratoire' - l'arrêt simultané des essais balistiques et nucléaires de Pyongyang et des manoeuvres militaires américano-sud-coréennes: une solution dont Washington ne veut entendre parler.
Par ailleurs, Pékin s'oppose farouchement à toute éventuelle intervention militaire dans la péninsule, à ses portes, alors que les Etats-Unis n'écartent pas l''option militaire' et menacent de 'destruction' le régime de Kim Jong-Un.
/ATS