Lufthansa met la main sur une grande partie de la compagnie aérienne en déconfiture Air Berlin. Le groupe allemand va s'emparer de 81 avions et 3000 salariés, a annoncé jeudi matin son patron Carsten Spohr.
'Nous assistons à un tournant décisif de l'histoire de Lufthansa et de Berlin', a déclaré Carsten Spohr. L'accord sera signé à 12h00 devant notaire. Le directeur général a ajouté que l'opération recevrait sans doute l'autorisation de l'Union européenne (UE) d'ici la fin de l'année.
Air Berlin compte au total 144 appareils et 8500 employés. La société s'était fixée ce jeudi comme date limite pour répartir ses activités entre Lufthansa et la compagnie britannique easyJet.
L'arrangement correspond au maximum de ce qu'espérait récupérer Lufthansa. Il vient conclure près de deux mois d'une attente éprouvante pour les salariés depuis qu'Air Berlin s'est déclaré insolvable à la mi-août. L'entreprise a pu bénéficier d'une aide publique pour poursuivre ses opérations jusqu'à ce qu'elle trouve un repreneur pour une partie de ses actifs.
Le montant du chèque proposé par Lufthansa n'a pas été précisé. Mais la presse allemande évoquait, ces dernières semaines, une proposition de 200 millions d'euros (229 millions de francs) pour reprendre les actifs et 100 millions supplémentaires pour assurer les coûts d'exploitation d'Air Berlin.
Ryanair écarté
Le 20 septembre, Carsten Spohr avait confié à la presse que sa priorité était 'de stabiliser au niveau opérationnel les 38 avions', avec équipages, loués par la première compagnie allemande 'depuis quelques mois'. 'Par ailleurs, nous partons du principe qu'Air Berlin va sortir du marché (...) et pensons pouvoir croître de 20 à 40 avions à travers ce départ d'un concurrent', soit un maximum d'environ 80 appareils, avait-il ajouté.
Lufthansa, numéro un dans le ciel allemand devant Air Berlin, estimait par ailleurs être à la limite 'de ce que pourront accepter les autorités de la concurrence', selon M. Spohr.
Le 25 septembre, Air Berlin avait officialisé son choix du duo Lufthansa-easyJet pour se partager sa flotte, espérant parvenir à un accord 'qui devrait offrir de bonnes perspectives à 80%' des 8500 salariés.
Mais les détails de la reprise restaient à préciser et easyJet n'a pas encore communiqué sur le dossier. Le géant européen des vols à bas coût, Ryanair, s'était quant à lui retiré de la course début septembre, s'estimant victime d'un 'coup monté' allemand pour privilégier Lufthansa.
La deuxième compagnie aérienne allemande cessera ses vols ce mois-ci.
/ATS