La gestion de la Fondation de Beaulieu est dans la tourmente. Son secrétaire général a été licencié et une dénonciation pénale déposée. La ville de Lausanne et le canton de Vaud soupçonnent des malversations.
'Des faits problématiques et graves ont été portés très récemment à notre connaissance', a expliqué jeudi devant la presse la présidente du Conseil d'Etat Nuria Gorrite. En compagnie de plusieurs élus de la ville, elle a détaillé les soupçons des autorités sur la gestion de Beaulieu, le site historique de foires et de congrès de Lausanne.
Sur la sellette
Un homme, le secrétaire général Marc Porchet, est sur la sellette. Il aurait attribué des mandats de conseils à des proches ou membres de sa famille, sans appels d'offres ni pièces justificatives.
Une partie de ces travaux auraient été surfacturés. Certains étaient inutiles, redondants ou démesurés. Enfin, il aurait caché la situation financière réelle de la Fondation à son Conseil de Fondation en imaginant un 'micmac' opaque entre le compte d'investissements et celui de fonctionnement.
Montants importants
Le montant des potentielles malversations n'est pas chiffré. 'En cinq ans, de 2012 à 2016, entre 20 et 27 millions de francs de mandats ont été passés à des sociétés proches du secrétaire général. Il faudra déterminer quelle partie de ce montant a fait l'objet de surfacturations', a expliqué la présidente du gouvernement vaudois.
La présomption d'innocence prévaut. Mais la ville et le canton parlent d'un 'faisceau d'indices qui permet d'envisager des délits pénaux allant de la gestion déloyale aux faux dans les titres'.
Double audit
Le début des soupçons date de 2016. 'Nous avions de plus en plus de difficultés à obtenir des informations fiables. A force, nous avons décidé de lancer un audit au printemps 2017', a expliqué le syndic de Lausanne Grégoire Junod. Le rapport du Contrôle des finances de la ville, rendu le 15 décembre, a conclu à 'des dysfonctionnements graves'.
Un second audit, mené par le Contrôle cantonal des finances, est en cours. Il porte sur la conduite de travaux au Palais de Beaulieu.
Selon les autorités, ces dernières années, l'organe de révision et le Conseil de Fondation n'ont pas reçu d''éléments alarmants' qui auraient pu leur mettre la puce à l'oreille et ont avalisé des comptes 'trompeurs'. Le président de la Fondation, Gustave Muheim, qui n'est pas mis en cause, a démissionné. Grégoire Junod, qui était déjà membre de la Fondation, reprend la présidence à titre intérimaire.
/ATS