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Le gouvernement français a décidé d'abandonner le projet d'aéroport controversé Notre-Dame-des-Landes, ont indiqué mercredi plusieurs sources. Il devait répondre à un problème d'engorgement de l'actuel aéroport, situé près de Nantes.
Matignon a informé des élus locaux, peu avant une déclaration du Premier ministre Edouard Philippe à la sortie du Conseil des ministres à l'Elysée.
'C'est officiel. C'est abandonné', a déclaré Philippe Grosvalet, président du syndicat mixte aéroportuaire du Grand Ouest et président du conseil départemental de Loire-Atlantique. Il a fustigé 'un véritable reniement' et 'une très très mauvaise décision du président de la République'.
Bruno Retailleau, sénateur Les Républicains de Vendée et conseiller régional des Pays de la Loire, a lui aussi confirmé l'abandon du projet controversé sur Twitter. 'Grande victoire des zadistes', a-t-il écrit.
Evacuation de la ZAD
Malgré l'abandon, l'exécutif s'est engagé à évacuer la ZAD. Des renforts de sept escadrons de gendarmerie mobile, soit plus de 500 hommes, sont attendus mercredi sur place, selon une source proche du dossier. Ils ont pour objectif de quadriller la zone et procéder à des contrôles afin d'éviter l'arrivée de civils dans la ZAD.
Plusieurs compagnies de CRS seront elles à Nantes et Rennes. Elles devront assurer le maintien de l'ordre en cas de manifestations.
Le mouvement anti-aéroport, qui prévoit une conférence de presse deux heures après l'annonce de M. Philippe, s'est donné rendez-vous mercredi à 18h00 à 'La Vache Rit', une grange servant de lieu de rassemblement en plein coeur de la ZAD.
Aménagement de Nantes-Atlantique
Pour ses partisans, le nouvel aéroport devait permettre d'assurer le développement attendu du trafic aérien depuis Nantes, une des villes françaises à la plus forte croissance, face à la saturation attendue de Nantes-Atlantique dans sa version actuelle. Et ainsi améliorer la desserte de toute la Bretagne.
Pour ses opposants, Notre-Dame-des-Landes était devenu un de ces 'grands projets inutiles', condamnant un beau bout de bocage au nom du développement d'un mode de transport contradictoire avec les objectifs de la France de réduire ses émissions de gaz à effet de serre.
L'alternative devrait désormais être d'aménager l'actuel aéroport Nantes-Atlantique, comme l'envisageaient des médiateurs dans leur rapport remis le 13 décembre.
/ATS