A la faveur d'une évolution des marchés plus favorable qu'attendu, ABB révise à la hausse ses attentes de chiffre d'affaires pour l'année en cours.
Dévoilant des premiers indicateurs sur sa performance du 1er trimestre, le géant zurichois de l'électrotechnique affiche notamment une marge opérationnelle Ebita en hausse de 3 points de pourcentage sur un an, à près de 13,5%.
Côté revenus, ABB laisse entrevoir une hausse entre janvier et fin mars d'environ 11% à 6,9 milliards de dollars (6,3 milliards de francs), selon le communiqué publié jeudi. Les entrées de commandes devraient quant à elles s'établir à environ 7,75 milliards de dollars, soit une hausse de 6% au regard des ordres comptabilisés au cours du 1er trimestre 2020.
La performance supérieure aux attentes reflète notamment l'évolution inattendue des marchés, en particulier pour les activités à cycle court durant les dernières semaines de mars. La demande au cours des trois premiers mois de 2021 a probablement été soutenue par l'accumulation des stocks des clients liée à des goulets d'étranglement dans l'approvisionnement en composants ainsi que la hausse des prix des matières premières dans l'industrie, explique le groupe établi à Zurich.
Dans la foulée, ABB revoit à la hausse sa prévision de chiffre d'affaires pour l'ensemble de l'année, ce dernier devant progresser en l'espace de douze mois de 5%, voire plus. Jusqu'alors, le groupe tablait sur une croissance de ses ventes dans la cible de sa fourchette à long terme, soit entre 3 et 5%.
Reprise dans l'industrie de transformation
ABB anticipe une reprise notamment dans l'activité liée à l'industrie de transformation au cours du second semestre. Le spécialiste zurichois d'équipements électriques, de l'automation industrielle et des robots publiera ses résultats détaillés pour le premier trimestre le mardi 27 avril.
Lors de la présentation de la performance annuelle 2020, ABB s'était montré prudent quant à l'évolution de ses affaires à court terme, tout en restant plutôt optimiste pour l'ensemble de l'exercice 2021. 'Le premier trimestre sera difficile en raison notamment de la base de comparaison élevée, et la visibilité reste limitée', avait ainsi déclaré le directeur général Björn Rosengren à l'occasion de la conférence de bilan.
Pour le premier partiel de 2021, ABB tablait sur une stagnation des recettes et des prises de commandes. La marge opérationnelle en revanche était attendue en nette amélioration.
Dans une interview publiée début février, le directeur général d'ABB s'était réjoui des grands projets d'investissements du président américain Joe Biden dans les infrastructures, leur modernisation offrant au groupe un potentiel énorme. Encore faudra-t-il que les promesses soient tenues, avait cependant relativisé M. Rosengren.
Sévère cure
Le patron d'ABB avait aussi indiqué que le groupe disposait de la bonne taille après d'importants programmes d'économies et la transformation opérée l'an dernier. M. Rosengren avait noté que les réductions d'effectifs ont en grande partie été achevées.
Au gré des cessions, en particulier celle de la division des réseaux électriques Power Grids, et des coupes intervenues dans son effectif, ABB a perdu pas moins de 40'000 collaborateurs en un an, le géant recensant actuellement quelque 100'000 salariés dans le monde, dont 3500 en Suisse.
L'an passé, ABB a engrangé un bénéfice net en forte hausse à 5,15 milliards de dollars, à la faveur de la vente de Power Grids. Le 4e trimestre s'était cependant achevé dans le rouge à hauteur de 79 millions, pour des ventes et des commandes en progrès de 2% chacune, à respectivement 7,18 milliards et 7 milliards.
/ATS