Accusé par la presse et des actionnaires d'avoir couvert des cas de harcèlements sexuels, la maison-mère de Google, Alphabet, a lancé en début d'année une enquête interne sur le sujet, a révélé mercredi le média américain CNBC.
'Le conseil d'administration a formé un sous-comité indépendant chargé de cette enquête et contracté un cabinet juridique pour l'assister et contacter les victimes présumées de ces harcèlements, d'après des documents que nous avons consulté', explique CNBC mercredi.
'Début 2019, le conseil d'administration d'Alphabet a mis en place un comité spécial pour évaluer les accusations d'actionnaires dans différents procès liés à des comportements passés sur le lieu de travail', a confirmé un porte-parole d'Alphabet.
En novembre 2018, de Singapour à Londres et au siège social du groupe en Californie, des milliers d'employés de Google avaient observé un arrêt de travail pour dénoncer la gestion du harcèlement sexuel au sein de l'entreprise.
Ce mouvement social sans précédent chez le moteur de recherche dominant faisait suite à un article du New York Times qui affirmait que Google avait couvert ces dernières années une série de cas de harcèlements sexuels impliquant des hauts responsables, dont Andy Rubin.
Indemnité de 90 millions
Le créateur du système d'exploitation mobile Android est parti du groupe en 2014 avec une indemnité de 90 millions de dollars. Il avait alors nié ces allégations.
En janvier dernier, un actionnaire d'Alphabet a engagé des poursuites contre le conseil d'administration du groupe pour avoir cherché à couvrir les comportements de dirigeants comme Andy Rubin, précise CNBC.
Un autre responsable, Amit Singhal, a été accusé d'avoir dissimulé une plainte pour harcèlement sexuel. Embauché chez Uber après avoir remis sa démission à Google en 2016, il a fini par quitter aussi le leader des plateformes de réservation de voitures avec chauffeurs.
Selon la chaîne américaine, l'enquête du conseil d'administration d'Alphabet doit déterminer comment les dirigeants du groupe ont géré les accusations de harcèlement sexuel mais aussi d'autres abus ou comportements potentiellement répréhensibles, comme celui de David Drummond, directeur des affaires juridiques de la maison-mère, auparavant chez Google.
Une ancienne employée de son département, Jennifer Blakely, l'a acccusé d'abus dans un article en août dernier, où elle relate sa relation avec lui alors qu'il était marié avec quelqu'un d'autre en 2004.
/ATS