Alpiq continue à souffrir d'un environnement de marché toujours très difficile. Le groupe énergétique est resté profondément installé dans les chiffres rouges l'an passé, en essuyant une perte nette de 830 millions de francs contre -902 millions en 2014.
Alpiq estime avoir dû composer avec un environnement de marché difficile, à l'instar des autres grands acteurs du secteur en Suisse depuis plusieurs années. Le chiffre d'affaires a atteint 6,72 milliards de francs en 2015, contre 8,06 milliards un an plus tôt (-16,7%), selon un communiqué publié lundi.
Comme anticipé par Alpiq, les montants sont inférieurs à ceux de l'exercice précédent. Le recul s'explique par le bas niveau des prix de gros et la force du franc, précise le groupe en préambule à sa conférence de presse de bilan à Olten (SO).
Correctifs de valeur
Le facteur monétaire a notamment entraîné des corrections de valeur et des provisions après impôts à hauteur de 855 millions de francs, selon l'entreprise basée à Lausanne. Elles concernent surtout les centrales hydroélectriques suisses.
De plus, les centrales nucléaires de Gösgen (SO), dont Alpiq contrôle 40%, et de Leibstadt (AG), avec une participation de 32,4%, ont décidé de comptabiliser dorénavant la valeur des fonds de désaffectation et de gestion des déchets radioactifs sur la base des valeurs du marché.
Au niveau opérationnel, le résultat avant intérêts et impôts (EBIT) s'est inscrit à -511 millions de francs, après -673 millions en 2014. Avant les effets exceptionnels, Alpiq affiche un bénéfice net de 46 millions au titre de l'exercice écoulé, contre un montant de 145 millions un an plus tôt.
Portefeuille hydroélectrique
Alpiq prend des mesures pour affronter les conditions cadres difficiles qui règnent dans le secteur énergétique. Le groupe valdo-soleurois veut ouvrir jusqu'à 49% de son portefeuille hydroélectrique en Suisse.
La société cible des investisseurs suisses et étrangers, avec un horizon de placement à long terme dans le domaine de la production d’énergie durable. Il entend aussi ouvrir son portefeuille aux entreprises d'approvisionnement en énergie qui disposent de clients finaux sur le marché suisse non libéralisé.
Renouer avec la rentabilité
L'objectif de la mesure vise à pouvoir exploiter à nouveau ces infrastructures de manière rentable. L'approche doit permettre d’intégrer verticalement cette partie du portefeuille à la chaîne de création de valeur, soit de la production au consommateur final.
Des actionnaires importants ont d'ores et déjà annoncé leur intérêt, relève Alpiq, sans articuler de noms. La participation à ce portefeuille offre aux sociétés d'approvisionnement en énergie l'opportunité de fournir à long terme et de manière sûre une électricité indigène et écologique issue de l'énergie hydraulique.
Pas de dividende et d'intérêts
Au vu de sa situation financière 'tendue', Alpiq ne versera pas de dividende au titre de l'exercice écoulé. Le groupe renonce aussi à payer une partie des intérêts sur son emprunt hybride.
L'absence de paiement d'intérêts sur cet emprunt ne concerne que les actionnaires suisses du consortium. Alpiq précise que les actionnaires concernés disent comprendre la mesure.
En revanche, les intérêts sur l'emprunt hybride public seront honorés. Les intérêts de cet emprunt sont dus au 15 novembre prochain.
L'emprunt hybride en question trouve son origine en 2013. Le placement avait alors permis de lever plus d'un milliard de francs, afin de renforcer l'assise financière d'un groupe déjà dans les chiffres rouges.
Conditions très difficiles
En ce qui concerne 2016, Alpiq prévoit une conjoncture particulièrement difficile. Le bas niveau des prix de gros continuera de peser sur le résultat opérationnel. De plus, les conditions cadres réglementaires provoquent des distorsions en matière de concurrence.
La priorité est d'assurer la capacité financière de la société. Les mesures de réduction des coûts seront poursuivies de manière rigoureuse et des opportunités supplémentaires de désinvestissements seront étudiées, afin de diminuer l'endettement, avec l'abandon systématique des participations non stratégiques.
/ATS