Une petite centaine d'antispécistes ont manifesté samedi à Beaulieu devant Swiss Expo, qualifiée 'd'exposition de la honte'. A 300 mètres, un barbecue gratuit se voulait une démarche 'positive' en faveur des éleveurs.
Sous la surveillance étroite de la police, les deux manifestations sont restées à distance. Devant l'entrée de l'exposition, les antispécistes ont martelé slogans et exigences.
'Tous différents, tous égaux, nous sommes tous des animaux', 'Elevages, abattoirs, spécistes, y en a marre'. A leurs yeux, Swiss Expo est 'l'exposition de la honte' qui cache la vérité sur le sort 'misérable' des animaux, 'les horreurs de l'élevage'.
Les antispécistes ont étalé leurs exigences: que le gouvernement ferme les abattoirs, que l'Union suisse des paysans (USP) travaille à la reconversion des éleveurs, que les écoles ne soutiennent pas la propagande de Swissmilk ou que les gymnases proposent des cours d'éthique animale.
Soutenir l'agriculture
'Notre entreprise est révolutionnaire', a lancé une militante dans le mégaphone, jugeant que 'la violence était du côté des abattoirs'. 'Nous sommes des modérés, presque mous', a-t-elle ajouté sur le ton du regret.
A quelque 300 mètres, à l'autre bout du bâtiment, un barbecue gratuit a fini par réunir presque autant de sympathisants. Son organisateur, Ruben Ramchurn, vice-président de l'UDC Jura-Nord Vaudois, a dit avoir voulu mettre sur pied un évènement 'positif' en faveur de l'agriculture 'telle qu'elle est' et des éleveurs.
A ses yeux, la très petite minorité antispéciste bénéficie 'd'une attention disproportionnée' des médias notamment. Ils font peur et les gens qui nous soutiennent préfèrent rester anonymes de peur 'des représailles', a-t-il déploré.
Police sur le qui-vive
Président de Swiss Expo, Jacques Rey a passé d'une manifestation à l'autre. Il a souligné que des consignes avaient été données pour que les empoignades de l'année dernière ne se reproduisent pas. Il a regretté que les visiteurs se fassent insulter en arrivant, mais a jugé que la foire elle-même ne pâtissait pas des antispécistes.
La police s'est employée à éviter tout incident, serrant de près tout individu ayant plutôt le style éleveur qu'antispéciste. Au point d'agacer l'un d'entre eux qui a tenu à rappeler aux agents que c'était 'un territoire public'. Commandant de la police lausannoise, Olivier Botteron a contesté que des consignes particulières aient été données.
Commencée mercredi, Swiss Expo se termine samedi. Pour sa 23e édition, elle a réuni plus mille vaches et génisses à Lausanne. Outre le concours international, différentes manifestations étaient organisées: découverte du travail des éleveurs, dégustation de spécialités régionales ou encore l'école à la ferme.
/ATS